Tuesday, December 3, 2024
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Un navire espion français au large du Liban

Le Dupuy de Lôme (A759) est entré en fonction en avril 2006. Opérationnel 350 jours par an, il est spécialement…

Par : René Naba - dans : Diplomatie France Liban - le 2 septembre 2006

Le Dupuy de Lôme (A759) est entré en fonction en avril 2006. Opérationnel 350 jours par an, il est spécialement conçu pour l’espionnage, dans le cadre du projet MINREM (Moyen Interarmées Naval de recherche ElectroMagnétique). À son bord sont embarqués 78 spécialistes de la Direction du Renseignement Militaire.

La France a placé un navire espion aux larges des côtes libanaises en vue de capter les communications militaires et politiques de la zone, rapporte l’hebdomadaire satirique « Le Canard Enchaîné » dans sa dernière livraison datée de mercredi 30 Août 2006.

Le bâtiment – le « Dupuy-de-Lôme » – a été doté d’équipements éléctroniques et travaille pour le compte des services français, la DGSE (le contre-espionnage) et la DRM (Direction du renseignement militaire, ajoute l’hebdomadaire.

Successeur du « Bougainville », précédemment affecté à cette tâche, il abrite « à son bord, des spécialistes de l’espionnage et des communications militaires, politiques et autres », ajoute la publication.

La présence de ce bâtiment « agace » les dirigeants israéliens, poursuit le journal, assurant que le décryptage des communications va permettre au président Chirac » de savoir tout ce que disent les Israéliens, les Libanais, les chefs du Hezbollah, les Syriens ».

« Le Canard Enchaîné » se pose toutefois la question de savoir si les appréciations désobligeantes à l’égard de M. Chirac seront portées à la connaissance du chef de l’état français.

« Chirac va donc savoir tout ce que disent les Israéliens, les Libanais, les Chefs du Hezbollah, les Syriens, etc, Même le mal qu’ils pensent de lui », se demande le journal par allusion aux réticences suscitées par le comportement du président français dans sa gestion du dossier libanais et sa proximité avec M. Saad Hariri, le fils de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, ami du président Chirac, assassiné le 14 février 2005.

Chef de la coalition parlementaire majoritaire, Saad Hariri a été absent de la capitale libanaise dont il est le député tout au long des hostilités. Il est revenu à Beyrouth à bord d’un hélicoptère militaire français après l’arrêt des combats, suscitant la colère d’un groupe d’intellectuels libanais, au point que Joseph Samaha, rédacteur en chef du nouveau quotidien beyrouthin Al-Akhbar a écrit que  » La France constituait une partie du problème et non de sa solution ».