Aux origines de la tragédie arabe
Aux origines de la tragédie arabe
Par trois fois en un siècle, le Monde arabe a perdu la bataille de la modernité et du décollage économique, perpétuant durablement sa sujétion. Au seuil du XXIe siècle, aucun état arabe n'a encore rejoint le club des nouveaux pays industriels émergents du Tiers-monde.
Longtemps pourvoyeurs dociles des besoins énergétiques des économies occidentales et de facilités militaires aux armées anglosaxonnes, les Etats arabes sont désormais pris en tenaille par la crainte d'un double syndrome, le syndrome de la démocratisation forcée impulsée par l'administration néo-conservatrice du président George Bush et le syndrome de la radicalisation islamiste. La plus grande erreur de l'Occident est d'avoir toujours voulu coexister avec des "Arabes domestiqués" dans la plus grande tradition coloniale.
De Nasser à Arafat, comme auparavant Mossadegh en Iran, l'Occident a réagi à l'émergence de dirigeants nationalistes arabes ou musulmans par leur diabolisation, entraînant une radicalisation du combat. Nasser comme Arafat ont été comparés à Hitler. Par mouvement symétrique le nationalisme a cédé la place à l'Islamisme, Nasser à Oussama Ben Laden, Mossadegh à l'Imam Khomeiny, Arafat au Hamas et au Jihad islamique palestinien.
Dans "Aux origines de la tragédie arabe", René Naba analyse, de manière précise et étayée, les enjeux géopolitiques et les manipulations stratégiques et médiatiques qui ont mené le monde arabe à son effondrement.
"Pour qu'une paix survienne au Proche-Orient, écrit-il, il incombe aux Occidentaux de tirer les enseignements de leur propre histoire et d'offrir aux Arabes non une capitulation déguisée comme en Palestine, ou une servitude volontaire comme en Irak, mais une paix fondée sur la justice."
Aux origines de la tragédie arabe
par Samir Aita
source : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/05/AITA/14741
Un cri de colère à plusieurs niveaux. D’abord contre les « monstres sacrés », les chefs des régimes arabes dont les échecs et l’archaïsme ont amené une crise de légitimité qui a conduit à la restructuration de la mentalité arabe et à une instrumentalisation politique de l’islam.
Une colère également contre les médias arabes, dits « libres ou indépendants », manipulés par les Etats-Unis et les régimes arabes – le rôle de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005 et qui a largement contribué à « influencer » les médias, est particulièrement mis en lumière –, qui ont favorisé cette tragédie. La duplicité de la France et de sa radio RMCMO est également soulignée.
La sortie de cette fatalité ne peut passer par une capitulation du monde arabe.