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Libye An III post Kadhafi, Le projet « C . C» de la Rand Corporation

From Confrontation to Containement: Le projet de la Rand corporation -«La stratégie américaine, depuis 2007, a visé à confier la…

Par : René Naba - dans : Analyse Libye - le 11 avril 2014

From Confrontation to Containement: Le projet de la Rand corporation

-«La stratégie américaine, depuis 2007, a visé à confier la gestion de l’Islam politique aux Frères Musulmans afin que la confrérie assume le rôle de chef de file du courant se réclamant de l’Islam modéré». Elle s’est inspirée d’un rapport de la Rand corporation, qui avait pour nom de code «C-C» pour «From Confrontation to Containement».

La Rand corporation est un Think Tank américain chargé d’élaborer des prospectives en vue de nourrir la réflexion stratégique américaine, en complément d’une structure jumelle, la Ford Foundation, dont la directrice régionale pour le Moyen-Orient, basée au Caire, n’était autre que l’universitaire franco syrienne Basma Kodmani, la première porte-parole de l’opposition syrienne off-shore, chargée de la promotion de L’ «Arab Reform Initiative», un projet financé par des capitaux mixtes notamment de la principauté d’Abou Dhabi.

-«Morsi au Pouvoir était pleinement conforme aux desideratas américains. Mais les Américains baignent dans la  contradiction. Ils ont certes protesté contre la destitution du de l’ancien président égyptien comme étant contraire à la légalité, mais n’ont soufflé mot lorsque en Libye, le vainqueur des élections législatives, la «Coalition des Forces nationales», a été privée du pouvoir par la force des armes».

-«Al Qaida, les takfiristes, les djihadistes ont été instrumentalisés par certains cercles occidentaux dans le but de les canaliser et de les diriger vers des lieux précis, non pour les affronter, mais pour les contenir. Le courant islamiste devrait veiller à éviter de servir de prétexte à une intervention militaire étrangère».

Le printemps arabe en rapport avec le conflit israélo palestinien: Le sud Sinaï, le Hong Kong des Arabes.

-«Le printemps arabe avait un rapport avec le règlement du conflit israélo arabe. Le projet prévoyait l’affectation d’une portion du désert du Sinaï à l’installation de Palestiniens de la diaspora dans le sud de la péninsule. Ce projet devait être complété par la création d’une zone franche à l’est de Suez et des investissements considérables pour en faire de cette zone de démarcation entre Israël  et l’Egypte Le Hong Kong des Arabes».

La Syrie: Le régime syrien sera préféré aux djihadistes du fait du désarmement de son arsenal chimique. «Le désarmement chimique de la Syrie donne désormais à ce pays une importance plus grande aux yeux des américains et des occidentaux que les djihadistes. Assad désarmé est un atout considérable pour la sécurité d’Israël, dont le maintien sera préféré à la présence d’un inconnu extrémiste. Le règlement en Syrie interviendra selon le schéma yéménite. Le maintien des structures du régime sans Assad. Un de ses proches lui succédera et Assad ne sera pas poursuivi par la justice pénale internationale.

La faiblesse des démocrates arabe: «Le printemps arabe a tué le printemps arabe. Nous lui avons fait supporter plus qu’il n’en pouvait. La paternité du terme revient d’ailleurs au journaliste américain Thomas Friedman du New York Times par comparaison avec le phénomène qui s’est produit en Europe centrale» dans la décennie 1990.

-«La Libye contenait en germes les indices d’une malformation. La Syrie en a démontré l’ampleur. En Libye la violence était contenue dans tous les aspects de la phase de transformation. En Syrie, la violence a atteint un degré catastrophique. Le drame du Monde arabe réside dans la faiblesse des démocrates.

-«Si la Libye fait face à un problème de gestion des richesses, la Tunisie et l’Egypte connaissent un problème de création de richesse. Les investissements ont chuté de 90 pour cent durant cette séquence, dont 30 pour des recettes touristiques tant pour l’Egypte que pour la Tunisie, alors que l’Algérie demeure une énigme de par son attentisme lors du printemps arabe. C’est l’attaque d’Inn amenas, début 2013, qui conduira Alger à autoriser le survol de son territoire par l’aviation  française lors de l’opération Serval au Mali.

«Les objectifs américains dans la zone ont été pleinement atteints. La sécurité d’Israël et du pétrole n’ont jamais été aussi grands. L’Irak et la Syrie ont été détruits. L’Egypte a besoin d’un véritable plan Marshall pour son redressement afin de retrouver son rôle pilote dans le Monde arabe. Tout cela a déblayé la voie à l’émergence de l’Iran et de la Turquie en tant que puissances régionales avec les rivalités que cela implique.

Le rôle de Nicolas Sarkozy: Le soulèvement de tripoli, le 14 juillet.

«La France a été le premier pays au Monde à reconnaitre le Conseil National de transition de Libye, avant même les pays arabes et cela a placé dans l’embarras bon nombre de pays».

-«La rapidité avec laquelle Nicolas Sarkozy a procédé à notre reconnaissance m’a surpris. Sans doute a-t-il voulu compenser son comportement tardif vis-à-vis de la Tunisie, le partenaire historique de la France, et de l’Egypte. La tension était d’autre part vive entre Sarkozy et Kadhafi. Son positionnement courageux à notre égard devait dans son esprit améliorer les sondages en sa faveur alors que sa popularité était au plus bas. L’affaire des infirmières bulgares, les rumeurs sur le financement de sa campagne électorale… tout cela a donné naissance à une forme de détestation mutuelle entre Sarkozy et Kadhafi».

-«Nicolas Sarkozy a été très clair dans son «engagement à fournir toutes sortes d’aide, ce qui impliquait l’aide militaire». Il s’est impliqué en Libye «pour des raisons politiques et personnelles», sans doute pour apporter la preuve qu’il avait repris la main après le double fiasco français en Tunisie (Ben Ali) et en Egypte (Moubarak) et gommer toute trace de financement éventuel de sa campagne présidentielle de 2007.

«Nicolas Sarkozy a suggéré que le soulèvement de Tripoli ait lieu le 14 juillet, de manière à le faire coïncider avec la date de la fête nationale française, tout en menant, dans le même temps, des tractations en coulisses sur le sort de Kadhafi.

((NDLR: En fait, dans la perspective de sa réélection, Barack Obama a multiplié les coups de main audacieux. Quatre mois après l’assassinat d’Oussama Ben Laden au Pakistan le 2 Mai 2011, la chute de Tripoli a été programmée, dans l’ordre symbolique, en septembre 2011, correspondant à deux dates chargées de signification historique, le 1 er septembre 1969, date du coup d’état anti monarchique de Kadhafi, et, le 11 septembre 2001, le raid d’Al Qaida contre les symboles de l’hyperpuissance américaine.))

Parallèlement à sa requête, «Sarkozy m’a demandé d’examiner attentivement une proposition de Bachir Saleh, le secrétaire particulier de Kadhafi, dont les termes consistaient à obtenir la démission de Kadhafi et son placement en résidence surveillée sous protection française, en contrepartie du fait que, Moi, Mohamad Jibril, dirige le gouvernement pendant une période transitoire de quatre ans, au terme de laquelle Seif Al Islam Kadhafi, le fils puiné du Guide, pourra se présenter aux élections présidentielles».

Bachir Saleh passe pour avoir été le principal témoin du financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy de 2007. Réfugié en France, il a précipitamment quitté le pays à la défaite de Nicolas Sarkozy, en 2012, trouvant refuge en Afrique du sud.

Mahmoud Jibril ne s’est pas étendu sur les raisons personnelles de l’engagement pro libyen du président français, motivations que le lecteur pourra découvrir en cliquant sur ce lien:

https://www.renenaba.com/libye-le-zele-de-la-france-en-suspicion/

Sur les malheurs du peuple libyen, Nicolas Sarkozy a en effet scellé sa réconciliation avec le plagiaire Bernard Henry Lévy, purgeant un contentieux souterrain para matrimonial, dont la descendance du roman-enquêteur en porte les stigmates brunis, à la faveur d’un indécent ballet diplomatique, instrumentalisant l’opposition libyenne sur fond de gesticulation médiatique. Carla Bruni, épouse du président Nicolas Sarkozy, avait été auparavant, la compagne du philosophe Jean Paul Enthoven, ami de BHL. Lors d’un séjour de vacances à Marrakech, dans la propriété de BHL, Carla est tombée amoureuse du propre fils de son compagnon, Raphaël Enthoven, à l’époque marié avec la propre fille de Bernard Henry Lévy, Justine Lévy, qui narrera ses déboires conjugaux dans un ouvrage intitulé «Rien de grave». (Editions Stock 2004).

Carla Bruni et Raphael Enthoven ont eu un enfant, Aurélien, Bernard Henry Lévy, quant à lui, avait soutenu Ségolène Royal, la rivale socialiste de Nicolas Sarkozy, lors des dernières élections présidentielles françaises, en 2007. En donnant le beau rôle à BHL dans l’affaire libyenne, au détriment du ministre des affaires étrangères Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, a purgé ce contentieux sur les débris de la Libye.

Mohamad Jibril assure avoir vu la dépouille de Kadhafi tué de deux balles, l’une au front, l’autre à la poitrine. Il a démissionné de son poste le 23 octobre 2011, trois jours après le décès de l’ancien guide, en rétablissant son curseur personnel dans le sens nationaliste coïncidant avec le dégagement de Mohamad Morsi, premier président néo islamiste de l’histoire arabe démocratiquement élu par le général Abdel Fattah Sissi, ministre de la défense.

Près de 260 manifestations ont été dénombrés en 2013 en Libye contre le gouvernement et le Parlement. Plus grave, le 10 octobre 2013, le Premier ministre en personne a été enlevé dans un hôtel en plein centre de Tripoli, alors qu’un chef de milice, Ibrahim Jadhran, proclamait, en novembre 2013, un gouvernement autonome de la Cyrénaïque. Parallèlement, Fethallah Al Gaziri, nouveau Chef des renseignements a été assassiné à Derna, en décembre 2013; Hassan Al-Droui, vice-ministre de l’Industrie à Syrte, a, lui, été assassiné début janvier, l’Hôpital central de Tripoli saccagé, le 20 janvier 2014;  Enfin un ingénieur français a été assassiné le 2 mars à Benghazi et deux nouveaux députés de la nouvelle assemblée, blessés par balles, le même jour.

Face à un tel chaos, Mohamed Jibril a lancé le 28 décembre 2013 une «Initiative de sauvetage national» et le chef nominal de l’opposition pro atlantiste, Mustapha Abdeljalil, a préconisé la constitution d’un «Groupe national pour le dialogue», dans un contexte exacerbé par les rivalités factionnelles marquées par trois coups d’éclat: le 7 janvier 2014 la quasi démission d’Ali Zaidan de son poste de Premier ministre, le 7 janvier 2014, suivie une semaine plus tard, 14 janvier, de l’irruption des hommes armés au Parlement pour demander son départ, et le retrait du gouvernement, une semaine plus tard, le 21 janvier, des ministres du Parti de la justice et de la construction.

Pour aller plus loin

Les Frères Musulmans vus par René Naba
-Avant la prise de pouvoir

-Lors de l’exercice du pouvoir

-Les raisons de la chute du pouvoir de la confrérie

Comments


  • .. C’est drôle comme certains présidents devraient être jugés par la justice pénale internationale, et d’autres pas !!!!!

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