Tuesday, December 17, 2024
Actualités & Flashback


L’extrémisme et le terrorisme en Asie et en Afrique

Le Hamas, premier mouvement islamiste sunnite arabe ouvertement anti américain, tranchant avec l’ambiguïté de son ancienne position. Yahya Sinwar, chef…

Par : René Naba - dans : Actualités Analyse - le 14 décembre 2024

  • Le Hamas, premier mouvement islamiste sunnite arabe ouvertement anti américain, tranchant avec l’ambiguïté de son ancienne position.
  • Yahya Sinwar, chef militaire du Hamas, a été propulsé au rang de Roi des Arabes et des Musulmans, par l’écrasante majorité de la population du sud global… au même titre que Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais et d’Abdel Malak Al Houthi, chef des rebelles yéménites.

Texte de l’intervention de l’auteur en sa qualité de vice-président du Centre International de lutte contre le terrorisme (ICAT), basé à Genève, au colloque tenu le 1 Mars 2024 sur le thème « L’extrémisme et le radicalisme en Asie et en Afrique.

René Naba est en outre membre du Conseil consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR).


L’intitulé du colloque tendrait à suggérer que le terrorisme se développe en Asie et en Afrique, dans la zone de déploiement de l’Islam. Ce fait ne doit toutefois pas induire que l’Islam porte en lui-même les germes du terrorisme. Loin s’en faut.

Selon l’usage que l’on en fait, selon l’interprétation qui en est faite, l’Islam, comme toutes les autres religions, peut être terroriste ou humaniste. A noter que le cas de l’Asie diffère sensiblement de celui de l’Afrique quand bien même les groupements terroristes de ces deux continents recourent aux mêmes procédés.

Le terrorisme en Asie

Le terrorisme en Asie résulte de deux facteurs :

L’abus des autocrates qui gouvernent la zone (Arabie saoudite, Maroc, Jordanie, Bahreïn, Pakistan etc)  et la volonté des puissances occidentales d’instrumentaliser l’Islam comme arme de combat politique contre leurs deux principaux rivaux au niveau planétaire –la Chine et la Russie- qui bordent la «Muslim Belt», la ceinture des pays musulmans qui les encerclement et dont certains servent de base arrière à des opérations de harcèlement aux ennemis des Etats Unis.

Arabie saoudite, Maroc et Jordanie évoquent la sacralité de leur dynastie pour justifier leur pérennité, en même temps que leurs turpitudes.

Ainsi, l’Arabie saoudite, terre de la prophétie dont le monarque est le gardien des Lieux Saints de l’Islam, est l’ancien bailleur de fonds d’Al Qaida dans la guerre anti soviétique d’Afghanistan (1979-1989) et détenteur du triste record de figurer au 4 me rang des pays les plus consommateurs de drogue dans le Monde.

La famille royaume saoudienne, enfant chéri des puissances occidentales et prescripteur rigide d’un dogme rigoriste de l’Islam, n’en défraie pas moins régulièrement la chronique pour son trafic, auquel elle participe activement. Les saisies répétitives de drogue en France en rapport avec la famille royale saoudienne ont donné lieu à un ouvrage d’un ancien fonctionnaire de police mentionnant ouvertement la Saudi Connection.

C’est dire l’ampleur de la répression qui pousse les Saoudiens à rechercher une évasion artificielle ou à rechercher l’ivresse du sacrifice s’en s’explosant en plein vol contre les tours jumelles du World Trade Center, lors du fameux raid contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, le 11 septembre 2001, où 15 des pirates de l’air sur les 21 étaient de nationalité saoudienne.

Autre exemple, le Roi du Maroc, Commandeur des croyants d’un Royaume qui est l’un des principaux exportateurs de Haschisch à destination de l’Europe occidentale. Circonstance aggravante, le président du « Comité Al Qods » a été mutique face au massacre à grande échelle de Palestiniens, déclenché par ses amis israéliens en représailles à un assaut mené par les mouvements islamistes palestiniens de Gaza pour combattre, précisément le grignotage de la Mosquée Al Aqsa et la judaïsation rampante de Jérusalem, le 3me haut lieu saint de l’Islam.

La raison de ce mutisme s’explique vraisemblablement par le fait que le Maroc  utilise la technologie militaire israélienne contre le Front Polisario au Sahara occidental.

«Allié majeur non- Otan», le royaume chérifien est ainsi apparu comme étant le plus grand exportateur du terrorisme islamique vers l’Europe, (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts; l’assassinat de Théo Van Gogh, le 2 Novembre 2004; les attentats de Bruxelles en 2015, de Barcelone en 2017; de Trèbes près de Carcassonne, le 23 mars 2018.

Ce laxisme royal pourrait partiellement expliquer sans doute que les grands attentats terroristes qui ont eu lieu en Europe occidentale durant la séquence dite du « printemps arabe » (2011-2021) ont été le fait de Marocains expatriés en Europe, dans ce qui apparaît comme un geste de compensation d’une trop grande frustration.

Le roi de Jordanie est, lui, de la dynastie hachémite, descendant de la famille du prophète, mais totalement sous la coupe des Anglais.

Ainsi le Roi Abdallah 1er, fondateur de la dynastie sur l’Émirat de Transjordanie, un royaume taillé sur mesure par les britanniques par détachement de la rive orientale du Jourdain de la Palestine pour y loger la progéniture de son féal déboulonné de la Mecque, sera assassiné, en 1951, dans l’enceinte même de la Mosquée Al Aqsa, pour avoir pactisé avec les Israéliens, sur ordre des britanniques. Son petit-fils, Hussein, se livrera au massacre des Palestiniens lors de la funeste séquence du « septembre noir jordanien », en 1970. Une boucherie commise par les bédouins de la Légion arabe, une troupe de choc formée par le général anglais Glubb Pacha, longtemps commandant en chef de l’armée jordanienne.

L’assassinat du Roi Abdallah est le premier assassinat d’un dirigeant arabe de l’histoire contemporaine. D’autres suivront tels le premier ministre jordanien Wasfi Tall, en 1971, premier ministre du temps du « septembre noir jordanien », ou encore le plus illustre d’entre eux, le président égyptien Anouar el Sadate, le signataire du traité de paix du plus grand pays arabe avec Israël.

4ème exemple, celui du Roi de Bahreïn: A l’ombre de la base navale américaine de Manama, la dynastie Issa Al Khalifa massacre allégrement la majorité chiite de Bahreïn, depuis 2011, en toute impunité et le silence complice des grandes puissances occidentales.

En tête du hit-parade des lupanars du Monde arabe, Bahreïn se propose de céder aux juifs, une de ses nombreuses îles, en un vieux remake de la promesse Balfour, sous prétexte de coexistence des religions juives et musulmanes.

Au Pakistan, enfin, où les liens sont notoires entre les Etats Unis et les services de renseignements pakistanais, –dont le point culminant aura été la gestion du cas d’Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaïda, tant du temps de la guerre anti soviétique d’Afghanistan que lors de sa cache après les attentats du 11 septembre 2001–,  l’armée pakistanaise exerce une tutelle de fait sur le gouvernement civil au mépris du fonctionnement de la démocratie, veillant constamment  à entraver l’accomplissement de son mandat par le premier ministre en exercice. Pas un premier ministre pakistanais n’a pu exercer un mandat complet au pouvoir.

Deux d’entre eux ont été même assassinés, –Zulficar Ali Bhutto et sa fille Benazir– et un troisième, Imran Khan, destitué pour avoir refusé de pactiser avec Israël, croupit en prison en dépit de sa victoire aux élections législatives de 2024. La liste n’est pas limitative.

Sur un tout autre plan, il n’est pas indifférent de noter à ce propos le nombre de groupements islamistes indépendantistes pro américains de la zone… Ouïghours, Tchétchènes, auparavant Al Qaïda. Leur trait commun -leur spécificité- est en effet leur hostilité collective aux ennemis de l’OTAN et leur parrainage par des personnalités philo sionistes avec, en corollaire, l’occultation du fait national palestinien.

Au point que les Américains détestent les Chinois et les musulmans, mais adorent les Ouïghours, pourtant chinois et musulmans, pour la simple raison qu’ils sont anti chinois et combattent la Syrie, à des milliers de km de leur terre natale, aux côtés des supplétifs kurdes des Américains.

Cela vaut pour Al Qaïda, dans la décennie 1980, les Bosniaques, dans la décennie 1990, les Tchétchènes, dans la décennie 2000, les groupements islamistes de la décennie 2010, dans la séquence dite du «printemps arabe», et les Ouïghours, enfin, dans la décennie 2020.

Vieux remake de la guerre anti soviétique d’Afghanistan, il n’est pas indifférent, non plus, de noter à ce propos que les deux pays ciblés par des attentats de Daech, l’État Islamique, en 2024, en pleine guerre israélienne de Gaza ont été deux pays situés dans le camp anti américain: l’Iran, le 3 janvier, à Kerman (84 morts) et la Russie  (attentat de Moscou du 22 mars 137 morts et 162 blessés).

Notons bien: L’Iran et la Russie -et non Israël-, par solidarité sans doute avec leurs coreligionnaires musulmans sunnites palestiniens, fauchés par dizaines quotidiennement par le pilonnage israelien.

Et si les «Arabes afghans» ont été tant célébrés c’est parce qu’ils avaient vocation à servir de «chair à canon» de la stratégie américaine visant à faire de l’Afghanistan leur revanche de leur défaite du Vietnam. Accessoirement le dynamitage des Bouddhas de Bâmyân a favorisé le rapprochement entre Israël et l’Inde, chef de file des pays des non-alignés, proche des pays arabes, notamment l’Egypte du temps de la conférence de Bandoeng.

Il n’était pas question alors de promotion de l’Islam ni de persécutés à protéger, mais plutôt de la forme la plus pernicieuse de l’instrumentalisation de l’Islam au service des visées de l’Otan, dans une stratégie à double détente :

  • Au niveau planétaire, contre l’athéisme de l’Union Soviétique au plus fort de la guerre froide soviéto-américaine (1945-1990), d’une part, en vue de son implosion;
  • Et sur le plan continental européen, en tant que frein à l’engagement dans les luttes revendicatives de la population immigrée de confession musulmane d’Europe occidentale, d’autre part.

Une instrumentalisation opérée sous l’effet corrupteur des pétrodollars, si désastreux tant pour le Monde arabe que le Monde musulman que pour le Monde occidental que pour l’Islam lui-même.

Le terrorisme en Afrique

La situation est sensiblement différente en Afrique en ce que les deux grands rivaux de l’Occident -la Chine et la Russie- ne sont pas situés géographiquement sur le continent africain, d’une part,  et que,  d’autre part, le continent noir a fait l’objet de la plus importante dépossession de l’Histoire, totalement colonisé par les Européens, qui explique une part de l’animosité des africains à leur égard, en superposition – circonstance aggravante- à la corruption des élites et leur servilité à l’égard de leurs anciennes puissances coloniales.

Le système CFA a constitué à cet égard une insulte à l’intelligence africaine et à la capacité des Africains de gérer leurs économies, alors que « les djembés et les mallettes » révèlent de degré de rapacité et de cupidité des sangsues françaises, de véritables ventouses parasitaires de la Françafrique. Survivance colonialiste, le discours médiatique des Occidentaux à l’égard de l’Afrique est sinon un discours de mépris, du moins un discours de condescendance.

Le plus en vue des groupes terroristes, «Boko Haram»,  porte un nom dont le sens résume ses motivations premières. «Boro Haram» («l’éducation occidentale est un péché », en langue haoussa, celle qui domine dans le nord du Nigéria) a organisé des attaques contre les « infidèles » et les représentants de l’État fédéral.

Le groupe de départ était constitué essentiellement d’étudiants qui ont quitté l’université plus tôt que prévu. Des talibans d’Afrique en somme qui ont créé un sanctuaire à la frontière du Tchad, baptisé «Afghanistan».

La galaxie terroriste en Afrique :

L’Afrique : un interminable cauchemar

A- Une indépendance tardive et formelle

Objet de la plus forte dépossession de l’histoire, l’Afrique est le continent qui a le plus tardivement accédé à l’indépendance, particulièrement la zone subsaharienne. Le Ghana, ancienne Gold Coast, l’a été en 1957 et la décolonisation de l’Afrique noire francophone dans la décennie 1960, sans la moindre guerre de libération nationale. Les seules guerres de libération menées ont été les guerres de libération des places, les guerres d’accaparement des palaces et des limousines.

Nullement le fait de la générosité française, l’indépendance octroyée d’un trait aux 13 colonies de l’Afrique occidentale et centrale française (Sénégal, Mauritanie, Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Niger, Gabon, Tchad, Cameroun, Congo Brazzaville, Haute Volta, Dahomey, République Centrafricaine) répondait à des nécessités de survie démographique. Contrairement à l’Afrique portugaise où Samora Machel (Mozambique), Holden Roberto et Augustino Neto (Angola) et Amilcar Cabral (Guinée Bissau) ont durement croisé le fer contre leur colonisateur pour accéder à l’indépendance.

Bien que les statistiques ethniques soient officiellement bannies en France, elles n’en sont pas moins intégrées dans l’ordre subliminal dans les prospectives stratégiques de la nation.

Les pertes de l’armée française durant la II me guerre Mondiale (1939-1945), de l’ordre de 100.000 soldats, surajoutées aux pertes françaises lors de la défaite de Dien Bien Phu, qui marqua la fin de la guerre d’Indochine dix ans plus tard, de l’ordre de 5.000 soldats, aux pertes françaises dans la guerre d’Algérie, de l’ordre de 15.000 soldats du contingent… la blancheur immaculée de la population française risquait de pâtir à terme de la pigmentation de l’apport mélanoderme résultant des besoins en main d’œuvre d’un pays en phase de reconstruction.

Le lestage de l’empire français s’est opéré sous couvert d’une Grande Communauté Franco Africaine, permettant à la France de concéder une indépendance formelle à ses anciennes colonies, tout en maintenant sous contrôle ses anciennes possessions. Du beau travail d’équilibriste.

Toutes les figures emblématiques du combat pour l’indépendance ont été limogées par leurs compatriotes, sous-traitants des anciens colonisateurs, quand ce n’est par le colonisateur lui-même qui s’en est chargé, comme ce fut le cas avec Félix Moumié, le dirigeant nationaliste du Cameroun (UPC) empoisonné par l’homme en charge du dossier Afrique sous la présidence du Général Charles de Gaulle (1959-1969) Jacques Foccart en personne.

Il en a été ainsi de Modibo Keita (Mali) par le lieutenant Moussa Traoré, de Thomas Sankara (Burkina Faso) par son frère d’armes Blaise Compaoré, de Patrice Lumumba par le sergent Joseph Désiré Mobutu, agent de la CIA, d’Amadou Aya Sanogo contre l’ordre républicain de son pays, le Mali. Aucun putschiste n’a payé son forfait et Dakar et Abidjan tendent à devenir le lieu d’échouage des anciens éléphants de la Françafrique: Hissène Habré (Tchad), Amadou Toumany Touré (Mali), Blaise Compaoré (Abidjan).

Tous les potentats se sont assurés une police de survie en alimentant la classe politique française de djembés et de mallettes de Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire), à Omar Bongo (Gabon), à Mobutu (Congo Kinshasa) à Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville); une pratique qui perdure près de 60 ans après l’indépendance, alors que l’Afrique a fait l’objet de la plus forte dépossession de l’histoire, de la plus forte spoliation de l’Histoire.

La décapitation des dirigeants emblématiques du continent, la neutralisation des représentants authentiques de l’islam noir a privé l’Afrique d’anticorps en mesure de doter le continent d’un système immunitaire efficace face à la subversion téléguidée à distance et attisée par la gangrène locale.

B- 79 coups d’État en trente ans et 82 dirigeants tués ou renversés

L’indépendance des pays africains dans la décennie 1960 avait été saluée comme la fin d’une longue nuit d’oppression, fondatrice d’un comportement d’exemplarité, la sanction de l’échec du système des valeurs occidentales et de l’humanisme blanc.

Quel interminable cauchemar. 79 coups d’états en Afrique entre 1960 à 1990, les trente premières années de son indépendance, 79 coups de force au cours desquels 82 dirigeants ont été tués ou renversés, selon le recensement établi par Antoine Glaser et Stephen Smith dans leur ouvrage «Comment la France a perdu l’Afrique» Éditions Calmann-Lévy 2005.

Des dirigeants caricaturaux ancrant dans l’imaginaire du Monde les pires poncifs sur les «Nègres» :

Un caporal de police, John Gideon Okello, autopropulsé Maréchal de son pays, sabrant au passage près de 20.000 arabes de son royaume du Zanzibar avant de se faire absorber par le Tanganyika pour constituer la Tanzanie ; un ancien sergent de l’armée britannique, Idi Amine Dada, autoproclamé Maréchal de l’Ouganda, avant de sombrer dans le ridicule de ses frasques ; un sous-officier de l’armée française, Jean Bedel Bokassa, s’intronisant Empereur dans une cérémonie aux fastes coûteusement désuète;  Un autre sergent, Joseph Désiré Mobutu, sous-traitant de la CIA, fossoyeur de Patrice Lumumba, amassant une fortune de près de 40 milliards de dollars, équivalente à la dette publique de son pays, la République Démocratique du Congo, interdit de séjour, en fin de vie, suprême infamie, en France, par une classe politique, qu’il a nourrie pendant ses 40 ans de règne.

Un «indic patenté» Charles Taylor, espionnant ses pairs africains pour le compte des services américains, instrumentalisant des enfants combattants pour le pillage des diamants de son sous-sol ; un présumé « sage de l’Afrique », ancien compagnon de routes des communistes, entretenant à grand frais ses anciens colonisateurs, ruinant son pays dans de pharaoniques projets, édifiant sur place la copie conforme de la basilique Saint Pierre de Rome, le siège du Souverain Pontife, plutôt que de valoriser l’architecture africaine dans son génie créateur ; le lieutenant Moussa Traoré, écumant d’ambition au point de déboulonner de sa haute stature morale le père de l’indépendance malienne, Modibo Keita. Un ancien économiste marxisant, le sénégalais Abdoulaye Wade, transformé en chantre de l’ultra libéralisme prédateur; Un président offshore, Paul Biya, gouvernant son pays à distance, neuf mois par an, préférant à la chaleur de son Cameroun natal, le froid glacial des cimes enneigés de la Suisse, des dynasties républicaines maintenues au forceps par la France;

Au Gabon, où Ali Bongo succède à Omar, malgré le verdict des urnes, au Congo Kinshasa, où Joseph Kabila succède à Laurent, sans autre forme de procès.

Une foire de cocagne : des châteaux en Espagne, des parcs de limousines rutilantes en France. Une foire d’empoigne : des guerres interethniques et des assassinats intertribaux. 18 coups d’État en 30 ans sur fond d’évaporation de recettes, de fonds vautour et de profond mépris du peuple.

Entrer dans l’Histoire, selon le schéma français ? Trop peu pour l’Afrique qui mérite mieux et plus. Quelle abomination et quelle honte à l’Afrique de nourrir ses anciens bourreaux ! Six siècles d’esclavage pour un tel résultat.

Sans la moindre pudeur pour les victimes de la traite négrière, de l’esclavage, des zoos ethnologiques… les bougnoules, les dogues noirs de la République ? Gabon, Congo, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée équatoriale. Drôle de riposte que de cracher au bassinet lorsqu’on vous crache sur la gueule. Qu’il est loin le temps béni des Mau Mau du Kenya. À vomir ces rois fainéants, dictateurs de pacotille de pays de cocagne.

La honte ! Vénalité française et corruption africaine, combinaison corrosive, dégradante pour le donateur, avilissante pour le bénéficiaire. 400 milliards évaporés en 35 ans du continent africain vers des lieux paradisiaques, de 1970 à 2005, en superposition aux 50 milliards de dollars au titre des intérêts de la dette, des Djembés et des mallettes, selon les estimations de la CNUCED.

Jamais la Françafrique, le plus extraordinaire pacte de corruption des élites françaises et africaines à l’échelle continentale, n’a autant mérité son nom de «France à fric», une structure ad hoc pour pomper le fric par la vampirisation des Africains pour la satisfaction de la veulerie française. Aberrant et odieux.

Qu’attendent donc les Africains pour dégager leurs dirigeants fantoches, pourris parmi les plus pourris. Pas plus difficiles à dégommer que Moubarak et Ben Ali. Surtout pas à l’aide de l’Otan, la coalition de leurs anciens bourreaux, mais à la sueur de leur front, avec les larmes des patriotes et leur sang, pour sceller définitivement la reconquête de la dignité de l’Afrique.

Strate parasitaire et obséquieuse. Ventouses et vampires plus vrais que nature, plus conformes à la réalité. En toute impunité. Sans aucune pudeur, sur fond de quadrillage en douceur de l’Afrique à coups de sigle abscons Recamp, Eurofor et à l’époque récente Serval, Barkhane etc..

Seul échappe au discrédit général, Pretoria, le nouveau pôle de référence morale de l’Afrique du fait de l’imposante stature de Madiba Invictus, «maître de son destin, capitaine de son âme», Nelson Rolihlahla Mandela, le tombeur de l’apartheid, le fondateur de la nation arc en ciel, le vainqueur moral de l’Occident par KO technique, l’exemple impératif à suivre pour la génération de la relève africaine.

En 2003, le nombre des millionnaires en dollars, tous pays confondus, s’est élevé à 7,7 millions de personnes, soit une progression de 6 % par rapport à 2002, ce qui signifie que 500.000 nouveaux millionnaires en dollars avaient émergé en l’espace d’un an.

En Afrique, durant cette même période, le nombre des millionnaires en dollars avait doublé par rapport à la moyenne mondiale, alors qu’il est de notoriété publique que sur le continent africain l’accumulation des capitaux est faible, les investissements publics quasi-déficients et le produit de l’impôt quasi-inexistant. L’Afrique comptait en 2003, cent mille millionnaires en dollars, en augmentation de 15 pour cent par rapport à 2002 et détiennent, en cumul, des avoirs privés de l’ordre de 600 milliards de dollars

Le Franc CFA, Franc des Colonies Françaises, puis Franc de la Coopération Financière, quelque soit la dénomination au gré des évolutions politiques des relations entre la France et ses anciennes colonies, recouvre une vaste imposture. C’est à proprement parler une arme de destruction massive des économies africaines, car en gage de la convertibilité de cette monnaie, des capitaux africains s’accumulent dans des banques européennes, tandis que les populations restent acculées à la pauvreté.

Un vestige de la colonisation à abolir, pour reprendre l’expression de l’économiste Kako NUBUKPO, directeur de la Francophonie économique à l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Cette imposture financière est une transposition du nazisme monétaire appliqué par le III me Reich au régime de Vichy et que la France applique à son tour à l’Afrique, le socle de son pouvoir diplomatique international et de la Francophonie, gage de son rayonnement culturel

Pour rompre avec cette spirale de l’échec, un seul mot d’ordre doit prévaloir lors des prochaines consultations africaines : «Sortons les sortants et sortons du Franc CFA». Sachons des déboires électoraux la leçon à retenir. Les Africains doivent se pénétrer de cette vérité d’évidence, nullement sacrilège : La France a été le fardeau de l’Afrique et non l’inverse. Il importe d’en tirer les conséquences et de secouer le cocotier.

Épilogue : Le Hamas, premier mouvement islamiste sunnite arabe majeur ouvertement anti américain.

Au terme de cet exposé, « la palme du crétinisme politique » revient sans la moindre contestation possible à l’Arabie saoudite pour son parrainage d’Al-Qaïda et pour le Qatar pour son parachutage d’Abdel Hakim Belhadj au poste de gouverneur de Tripoli,  à la mort du Colonel Mouammar Kadhafi, donnant ainsi au chef des groupements islamistes libyens d’Afghanistan accès aux arsenaux libyens, dont il en fera un usage abondant pour ravitailler ainsi à peu de frais tous les groupements islamistes d’Afrique, avant de prendre, sa mission accomplie, la tête de Daech pour la zone sahélo-saharienne.

La déstabilisation de la Libye par le tandem France-Qatar a entraîné la déstabilisation du Mali par le groupement islamiste pro Qatar Ansar Eddine, et, par ricochet, la perte de son précarré par la France (Mali, Burkina Faso, Niger). Nul au Monde, parmi les pires ennemis de l’Occident, n’aurait pu imaginer pareil scénario aussi calamiteux

Le recentrage du Hamas: Yahya Sinwar, chef militaire du Hamas, propulsé  au rang  de Roi des Arabes et des Musulmans, par l’écrasante majorité de la population du Sud Global.

Échaudé par les lubies du Qatar tant en Libye que contre lui-même, –ah la fameuse désertion du mouvement islamiste palestinien et son ralliement à la coalition islamo-atlantiste lors de la guerre de Syrie—le Hamas a opéré un retour au bercail prenant ouvertement ses distances avec la Confrérie des Frères Musulmans, dont il constituait la branche palestinienne, se propulsant au rang de premier mouvement islamiste sunnite arabe ouvertement anti américain, tranchant avec l’ambiguïté de son ancienne position.

Le Hamas? A tout le moins la branche militaire du mouvement islamiste palestinien. Et depuis la guerre de Gaza, la branche libanaise de la confrérie des Frères Musulmans  qui participe aux attaques contre Israël depuis le sud liban, via sa troupe d’élite les “brigades Al Jafr” ( brigades de l’aube).

« Yahya Sinwar, chef militaire du Hamas, a été propulsé au rang de Roi des Arabes et des Musulmans, pour l’écrasante majorité de la population du sud global… au même titre que Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais et d’Abdel Malak Al Houthi, chef des rebelles yéménites. Et, la guerre de Gaza a fait voler en éclats tous les mythes fondateurs d’Israël sur lesquels il a prospéré: La pureté des armes, l’armée la plus morale au Monde, l’unique démocratie du Moyen Orient

Les Talibans, leur précurseur, on été des alliés stratégiques majeurs des Etats Unis dans la guerre anti soviétique d’Afghanistan, (1979-1989), mais l’insistance des Américains à obtenir des postes clés du gouvernement afghan à la chute du régime prosoviétique de Kaboul a provoqué un retournement de situation, et la guerre lancée par les Etats Unis contre l’Afghanistan, en 2001, en représailles au raid du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, a fini par ranger les Talibans dans le camp résolument anti américain.

Pour la vérité historique, il importe toutefois de rappeler que le jihad islamique palestinien, –partenaire du Hamas dans  l’assaut contre Israël lors de l’opération « Déluge Al Aqsa », le 7 octobre 2023–, mais à la cohérence idéologique plus affirmée et ancrée, constitue historiquement la première formation islamiste sunnite arabe anti américaine.

Un bouleversement idéologique majeur. La fin d’une très grande supercherie.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row bg_type= »color » bg_color= »#F7F7F7″][vc_column][movedo_title]Symposium on Religious extremism & terrorism in Africa and Asia[/movedo_title][vc_column_text css= » »]11th March, From 17.30 / 19.45
Venue – Room: Sausalito -N’vY Hotel
18 Rue Richemont
1202 Geneva (Stop Tram 15 Butini)[/vc_column_text][movedo_empty_space][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text css= » »]Context

Home to the majority of the world’s population, Africa and Asia are two continents facing a number of security challenges and threats emanating from terrorism and violent extremism, as well as the phenomenon of cross-border movement of foreign terrorist fighters between different regions or resettling in third countries, political and economic instability and ongoing conflicts in neighbouring states, trafficking in drugs and small arms, and illicit financial flows linked to large-scale labour migration. Preventing terrorism in Africa and Asia has therefore become essential to protect the well-being and security of populations while ensuring national and regional stability.

The instrumentalisation of religion – essentially Islam – is a key element for extremist groups, who also take advantage of the social and economic vulnerability of young people in these regions, linked to a lack of education, poverty, economic and social exclusion and general poor governance.

Religious extremism leading to violence and terrorism is an escalating threat to society and global security. Religious extremism is an ideology of certain movements, groups, individuals in denominations and religious organizations, characterised by adherence to extreme interpretations of dogma. It also involves methods of action by these parties to achieve their goals and spread their views and influence. The purpose of religious extremism is a fundamental reform of the existing religious system as a whole or of any significance of its component. Achieving this goal involves deep transformations of the social, legal, political, moral and other foundations of the society associated with the religious system.

This symposium is a follow-up to the first meeting, which took place as part of the 28th session of the Human Rights Council at the Palais des Nations on 11 March 2015.

The know-how of the countries of the South in the fight against terrorism and the prevention of violent extremism is largely unknown. South-South cooperation offers a timely and innovative framework for harnessing and sharing this expertise. The symposium will bring together experts, religious leaders, researchers, journalists, political scientists, human rights defenders and victims to assess the counter-terrorism and prevention of violent extremism initiatives carried out by countries of the South in Africa and Asia, with a view to identifying best practice experiences in terms of cooperation at national, regional and international level.[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text css= » »]Participation

Introduction by Mr. Biro Diawara, Secretary General of  Forum on Interreligious and Intercultural Dialogue (FICIR) and Director of ICAT, Geneva

Key notes remarks: Doctor Charles Graves, President of Forum on Interreligious and Intercultural Dialogue (FICIR), and International Center Agaisnt Terrorism (ICAT)

  • H.E. Sayyed Ammar Al -Hakim, President of National Wisdom Movement and Al-Hakim Foundation (Iraq)
  • Mr. René Naba, Vice -President of International Center Against Terrorism (ICAT), writer, Director of Madaniya
  • Prof Robert Charvin, Professor of Law, Emeritus at the University of Nice (France)
  • Mr. Christopher Blackburn, Researcher, UK
  • Mr. Sardar Shaukat Alikashmiri, Chairman of United Kashmiri People National Party (UKPNP)
  • National Party (UKPNP)
  • Prof. K. Warikoo, Secretary General of Himalayan Research and Cultural Foundation, Vice-Presidentg of ICAT
  • Mr. Abdelbagi Jibril, The African Centre for Democracy and Human Rights Studies Main Representative to the UN Office in Geneva
  • Dr. Fardina Samadi, Woman Human Rights Defender
  • Mr. Naji Moulay Lahsen, Director of the Network of the Independent Commission for Human Rights In North Africa (CIDH – Africa)
  • Dr. Lakhu Luhana, Secretary General of World Sindhi Congress (WSC)
  • Mr. Priyajit Debsarkar (Author, Geopolitical analyst London)
  • Mr. Fazal- Ur Rehman (Afridi), President of Khyber Institute (IRESK)
  • Dr. Chongsi Ayeah Joseph, Chief Executive Officer, Centre for Human Rights and Peace Advocacy, Deputy  Preciding Office for Central Africa ECOSOC Of the African Union
  • Mr.  Stéphane Michot, President of IDEAL International, France
  • Mr. Visuvalingam Kirupaharan, Secretary General of Tamil Centre for Human Rights (TCHR), Paris
  • Mr. Munir Mengal, President of Baloch Voice Association, Political Analyst and Researcher

Sponsor’s: Forum on Intereligious and Intercultural Dialogue (FICIR) and International Center Agaisnt Terrorism (ICAT)

Contact: +41 76 467 98 66- +33 611 48 57 94[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text css= » »]

Références

Sur le recentrage du Hamas, cf. ce lien:

Le bilan du terrorisme en chifres (2001-2015)

Illustration

AHMAD AL-RUBAYE/AFP