Israël, l’ancien partenaire de l’Apartheid sud africain, observateur au sein de l’Union africaine
Israël a été admis comme membre observateur de l’Union Africaine, le 22 juillet 2021, à Addis Abéba, suscitant les réserves…
Israël a été admis comme membre observateur de l’Union Africaine, le 22 juillet 2021, à Addis Abéba, suscitant les réserves de sept pays arabes hostiles à l’admission de cet ancien partenaire de l’apartheid sud africain au sein de l’organisation panafricaine, alors que l’État Hébreu fait lui même l’objet d’accusations d’Apartheid dans les territoires palestiniens occupés.
Mais l’Afrique du Sud, qui bénéficie d’un grand crédit moral, et l’Algérie ont obtenu, le 6 février 2022, de l’Union africaine, la décision de suspendre le statut d’observateur d’Israël. Cette décision a retenti comme une grande victoire pour ces deux pays, qui se posent ainsi comme les vigiles et les dépositaires de la mémoire militante africaine du fait de leur guerre victorieuse contre le colonialisme. Deux pays, de surcroît des inconditionnels soutiens à la cause palestinienne. L’Afrique du Sud a refusé la présence d’une délégation israélienne aux obsèques de Nelson Mandela, le père de l’Indépendance sud-africaine, sans craindre l’accusation d’antisémitisme.
Retour sur ce contresens historique.
Israël, l’ancien partenaire de l’Apartheid sud africain, observateur au sein de l’Union africaine : Un contre sens historique. Une insulte à la mémoire des millions d’esclaves africains.
Israël a été admis comme membre observateur de l’Union Africaine, le 22 juillet 2021, à Addis Abéba, suscitant les réserves de sept pays arabes hostiles à l’admission de cet ancien partenaire de l’apartheid sud africain au sein de l’organisation panafricaine, alors que l’État Hébreu fait lui même l’objet d’accusations d’Apartheid dans les territoires palestiniens occupés.
Une décision lourde de sens par sa portée symbolique et psychologique en ce qu’elle a été prise à Addis Abeba, capitale d’un pays dont les ressortissants Falashas, les juifs éthiopiens exfiltrés vers Israël dans la décennie 1980-90, ont fait l’objet de stérilisation de la part de l’état hébreu, dans la pure tradition de la politique d’eugénisme des régimes fascistes. Le taux de fécondité des Juifs éthiopiens d’Israël a baissé de 50 pour cent depuis 2000 en vertu de cette politique.
L’Égypte, l’Algérie, Les Comores, la Tunisie, Djibouti, la Mauritanie et la Libye, autrement dit la majorité des pays arabes africains, à la notable exception du Maroc et du Soudan, qui ont pactisé avec Israël.
A noter que l’Égypte, premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec l’État hébreu en 1979, s’oppose à l’admission d’Israël au sein de l’ensemble africain, sans doute en raison du rôle trouble joué par les Israéliens auprès des pays africains anglophones du bassin du Nil.
Les sept pays arabes ont remis une «note verbale au président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, faisant état d’une «objection à la décision d’accorder à Israël le statut d’observateur à l’UA», soulignant «le rejet de cette mesure au regard du soutien de l’Organisation africaine à la cause palestinienne».
«Israël (sur le continent asiatique) continue d’occuper les terres arabes, refuse l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain et poursuit ses violations des droits du peuple palestinien», précise la note.
La Jordanie, le Koweït, le Qatar, le Yémen ainsi que la mission permanente de la Ligue Arabe à Addis-Abeba, ont fait part de leur solidarité avec la position des sept pays arabes.
La décision d’admettre Israël comme membre observateur de l’UA est intervenue trois mois après la publication d’un rapport de l’organisation américaine Human Rights Watch, accusant Israël de commettre «le crime d’apartheid dans les territoires» L’ONG de défense des droits de l’homme a émis cette accusation dans un rapport publié le 21 avril 2021.
La décision, prise en commission et non en assemblée plénière, est apparue comme un contresens au regard de l’histoire de l’Afrique et du comportement d’Israël sur le continent noir.
Toutefois, l’Algérie et l’Afrique du Sud ont obtenu, le 6 février 2022, de l’Union africaine la décision de suspendre le statut d’observateur d’Israël. Une grande victoire de l’Algérie qui avait exprimé à maintes reprises son opposition au choix de Mahamat Faki, président en exercice de la commission de l’Union Africaine, soutenu par le Maroc, allié de l’État Hébreu, et dont la présidence a été vivement critiquée.
Pour aller plus loin, cf ce lien la lettre du mouvement BDS aux dirigeants de l’Union Africaine : https://www.bdsfmontpellier.org/index.php/2021/10/01/israeloutofau-israel-hors-de-lua-une-lettre-ouverte-aux-dirigeants-de-lunion-africaine/
Au delà du partenariat israélo-sud africain du temps de l’Apartheid, Israël passe, en effet, pour être l’un des plus grands colonisateurs de la planète et l’un des plus importants pollueurs des terres d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Pis, un important soutien aux dictatures du tiers Monde.
Une colonisation de l’ordre de 20 fois la superficie de la Palestine, alors que l’Arabie saoudite, sous la bannière de la firme Ben Laden, la firme familiale du fondateur d’Al Qaida, se tournait vers l’Afrique et l’Asie pour s’assurer des terres arables pour parvenir son auto suffisance alimentaire.
Le fait est patent et la source béton. C’est écrit noir sur blanc dans un rapport américain intitulé «Global Land and Water Grabbing» (accaparement mondial de la terre et des eaux) et publié par la revue Golias Hebdo N° 275 (semaine du 14 au 20 Février 2013). L’expérience d’Israël de la colonisation de la Palestine l’a conduite à coloniser des terres à travers le Monde représentant vingt fois sa superficie au détriment des populations et de l’environnement des pays pauvres:
Revue de détails:
1 – En Afrique francophone, Israël est présente au Mali, au Gabon, en Guinée notamment, sans compter son rôle dans la défense des régimes dictatoriaux.
A – Mali-Israël
La normalisation des relations israélo-marocaines devrait avoir pour effet second, dans l’esprit de ses concepteurs, de soulager la pression militaire qui s’exerce sur la France au Sahel, en faisant d’Israël un acteur de plein exercice dans la zone. Il est de notoriété publique que des entreprises israéliennes sont présentes au Mali: Elbit et Mer, mais surtout Israël Aerospace ont réussi à décrocher le contrat de protection périmétrique de la Minusma, au Mali. Des sociétés israéliennes fournissent aussi des équipements visant à renforcer la sécurité des bases de la Minusma dans tout l’Azawad. Ils visent désormais les quelque 40 bases de maintien de la paix onusiennes dans le monde, dont certaines sont situées au Proche-Orient.
Mais ce que l’on connaît moins c’est que l’infiltration israélienne en Afrique occidentale s’est faite avec l’accord de la France qui a souhaité défendre son pré carré africain en tandem avec Israël, faisant du Mali « la porte d’entrée » de l’État Hébreu vers l’Afrique francophone.
L’intervention de la France au Mali, en janvier 2013, a relevé d’une stratégie de défense du pré carré africain, face à la politique de grignotage menée tant par la Chine que par le wahhabisme via les finances islamiques (Qatar et Arabie Saoudite).
Première opération militaire en solitaire sur un théâtre extérieur depuis la fin de la Guerre d’Algérie, en 1962, la France, via Serval, y jouait son rang de puissance. Une cible idéale en ce que le Mali constitue le plus grand pays musulman d’Afrique occidentale, où la finance islamique y prospère, alors que les Maliens depuis une décennie se détournaient progressivement de la France vers les pétromonarchies et que la Chine jouit d’un prestige certain du fait de sa restauration du centre de documentation islamique de Tombouctou.
Au–delà de l’objectif affiché de s’interposer entre les belligérants et d’éviter l’effondrement de l’État malien, Serval puis Barkhane ont répondu au souci des Occidentaux de créer un glacis stratégique au centre de l’Afrique, à proximité de la plate forme opérationnelle de la Chine dans la zone. Un cordon sanitaire identique à celui que les pays occidentaux veulent établir autour de l’Iran, l’autre grand fournisseur d’énergie de la Chine.
La nomination à la tête de l’Agence française pour le développement de M. Dov Zerah, dans la décennie 2010 a donné crédit à cette hypothèse en ce que la propulsion du président du consistoire israélite de Paris et secrétaire général de la Fondation France Israël au poste stratégique de dispensateur de l’aide financière française à l’Afrique est intervenue, le 2 Juin 2010, six mois avant l’indépendance du sud Soudan, alors que «la bataille du Nil» sur la répartition des quotas des eaux de ce fleuve africain battait son plein entre l’Égypte et les alliés africains d’Israël: l’Éthiopie et le Kenya notamment.
B – Congo-Kinshasa
En République Démocratique du Congo pour la culture de la canne à sucre, en sus de l’exploitation diamantifère.
Les scandales abondent au Congo Kinshasa où Laurent Désiré Kabila a payé de sa vie ses indélicatesses en attribuant l’exploitation diamantifère à un groupe israélien.
Avec en prolongement dans la région des grands lacs, un prosélytisme visant la conversion des Tutsi au judaïsme, en une opération visant à forger une nouvelle identité pour une stratégie de conquête et de préservation des intérêts israéliens dans la zone, parallèlement à la stratégie avec la stérilisation des Falachas, juifs d’Éthiopie en Israël. Nul n’est à l’abri de contradictions.
C – Guinée: La compagne du président, le milliardaire israélien et les richesses du Simandou.
Le scandale de Simandou, qui a mis en cause l’homme le plus riche d’Israël, Beny Steinmetz, est apparue comme l’une des plus importantes opérations de pillage des richesses minières d’Afrique sur fond de corruption des élites africaines et d’évasion de capitaux, avec la complicité d’un ex-première dame guinéenne.
Simandou, une montagne isolée au milieu de la forêt équatoriale, dans les confins de la Guinée. Son sous-sol renferme du minerai de fer, la plus importante réserve inexploitée au monde. Sa valeur: plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars. Le sous-sol de la Guinée regorge de matières premières : bauxite, diamant, or, uranium, fer, etc. Les principaux groupes miniers de la planète s’y disputent les concessions. Mais les 11 millions d’habitants ne profitent guère de ces trésors.
Le corps du délit n’est autre que Mamadie Touré, ex-maîtresse de feu le président Lansana Conté, qui se serait bien passée de cette publicité. Tout commence avec l’arrestation à Jacksonville (Floride), d’un employé français de BSGR (Beny Steinmetz Group Resource), Frédéric Cilins, soupçonné de blanchiment d’argent.
Pour le faire tomber, la justice américaine s’est servie d’une vieille connaissance de Cilins, Mamadie Touré. Désormais installée aux États-Unis et elle-même suspectée d’avoir joué un rôle central dans cette affaire, la jeune femme a accepté de jouer les «témoins collaboratifs» et d’être placée sur écoute.
Les enquêteurs ont ainsi découvert que Cilins tentait de la persuader de détruire des copies de contrat compromettantes, lui proposant 5 millions de dollars (près de 4 millions d’euros) en échange.
The Financial Times a pu se procurer copie de ces fameux contrats. Bien que l’acte d’accusation ne cite pas le nom de la compagnie minière qui devait verser les pots-de-vin, les détails fournis ne laissent, selon le quotidien britannique, aucun doute.
Il s’agirait de BSGR, fondé par Beny Steinmetz, un milliardaire israélien qui a fait fortune dans le diamant et semblait déterminé à s’assurer les droits d’exploitation de Simandou. D’après un document visiblement signé par Asher Avidan, directeur général de BSGR et ancien cadre du ministère israélien de la Défense, 4 millions de dollars auraient été offerts à Mamadie Touré, à répartir entre différentes «personnes de bonne volonté» et une société du nom de Matinda. Si l’acte d’accusation ne cite pas non plus la jeune femme, c’est –toujours selon le FT– sa signature qui apparaît au bas des contrats.
En guise d’appât, une intermédiaire a reçu en cadeau une montre en or, s’imaginant sans doute naïvement qu’«une personne qui ne possède pas une Rolex à cinquante ans aura raté sa vie», selon la recette du publiciste français Jacques Séguéla.
Pour aller plus loin sur Benny Steinmetz cf ce lien: https://www.agenceecofin.com/portrait/1903-86352-beny-steinmetz-comment-la-premiere-fortune-d-israel-a-perdu-son-honneur-et-son-rang-en-guinee
D – Au Gabon pour la culture du Jatropha, nécessaire à la production de biocarburants.
E – Enfin, le Sénégal:
Fait sans précédent dans les annales des relations israélo-sénégalaises, une délégation de six imams sénégalais, sous la conduite d’El Hadji Omar Diène, directeur de l’Organisation des Imams du Sénégal, a effectué une visite insolite en Israël, à la date hautement symbolique du 30 novembre 2014, coïncidant avec la commémoration du 97eme anniversaire du Plan de partage de la Palestine.
Le groupe a visité Yad Vashem, assurant que cela lui avait donné de nouveaux éclairages sur le peuple juif et l’État d’Israël: «Aujourd’hui, nous avons appris d’un événement dans l’histoire -la destruction des Juifs d’Europe, un événement qui ne peut être expliqué. La tournée nous a permis de comprendre Israël et les Juifs en profondeur et nous nous félicitons des relations entre nos deux pays», a déclaré le dignitaire sénégalais.
Le séjour des dignitaires sénégalais a été précédé d’une prise de position tonitruante du chef du groupe, en pleine offensive contre Gaza, l’été 2014, «dénonçant le Hamas et encourageant Israël à se défendre»: «Le Hamas, Boko Haram et Al Al-Qaïda sont des terroristes de première catégorie. Israël a le droit de se défendre et de protéger ses populations. La justice et la vérité ne seront jamais du côté des provocateurs», peut-on lire dans la missive, datée du 17 juillet et signée de El Hadji Omar Diène, adressée à l’ambassadeur d’Israël à Dakar, Eli Ben Turra
La question qui se pose est de savoir si ce dignitaire inspiré s’est enquis sur les raisons qui ont conduit Israël à s’allier avec le régime d’apartheid sud africain et si notamment les arguments israéliens ont été convaincants. Pour mémoire, le Sénégal préside le Comité pour les droits des Palestiniens à l’ONU. De la même manière que le Maroc préside le Comité Al Qods de l’Organisation de la coopération islamique. Dans les deux cas, la Palestine paraît avoir servi de prétexte à une carabistouille diplomatique. http://fr.timesofisrael.com/des-imams-senegalais-en-visite-en-israel/
F- Ben Zimet ou la perméabilisation de l’opinion sénégalaise à la culture juive.
Ce rapprochement inédit entre Israël et le Sénégal, par le biais religieux, est partiellement redevable au travail de Ben Zimet, beau père de Rama Yade, ancienne secrétaire d’État aux Droits de l’Homme sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Installé depuis quelques années au Sénégal, Ben Zimet, père de Joseph Zimet, a entrepris un travail de sensibilisation des Sénégalais à la culture juive. Il y a notamment monté un spectacle, La Casa del Judio Tropical, racontant «le périple des «Calypso Jews», les juifs expulsés d’Espagne en 1492 qui, sur les traces de Christophe Colomb, se sont implantés au Nouveau Monde, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud, en Afrique de l’Ouest. Un spectacle où sont évoquées la traite des Noirs, la colonisation, l’Inquisition (jusqu’en 1823 à Cuba) et la salsa bien sûr ».
En mai 2007, Ben Zimet a organisé à l’île de Gorée (Sénégal), en sa qualité de directeur artistique, la première édition du «Festival international du conte et de la parole», dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage.
II – Israël: Un important soutien aux dictatures du tiers Monde
Israël est le plus important soutien des dictatures du tiers monde, l’allié indéfectible du régime d’Apartheid d’Afrique du sud. La garde prétorienne de tous les dictateurs francophones qui ont pillé l’Afrique.
De Joseph Désiré Mobutu (Zaïre-RDC), à Omar Bongo (Gabon), à Gnassingbé Eyadema (Togo) et même Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) et Laurent Gbagbo, à Paul Biya, le président off-shore du Cameroun, dont le territoire sert de transit aux ravisseurs Boko Haram. Au-delà en Amérique latine, au Honduras, en Colombie et au Paraguay.
III- Dans les pays de l’Afrique anglophone…
En Sierra Leone, la colonisation israélienne représente 6,9 pour cent du territoire de ce pays de l’Afrique de l’Ouest de surcroît diamantifère. S’appuyant sur les pays africains anglophones non musulmans, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Kenya, Israël a opéré une percée diplomatique majeure dans l’Afrique anglophone obtenant via l’Éthiopie la réduction du quota des eaux du Nil de l’Égypte, la plus grande pantalonnade diplomatique égyptienne.
Négociant avec l’égyptien Hosni Moubarak, lui faisant miroiter la possibilité d’une succession dynastique en faveur de son fils, Israël a incité les états africains à réclamer une majoration de leur quote-part dans la répartition hydraulique du cours d’eau, alléchant les Africains par des projets économiques et les investisseurs égyptiens par des promesses d’intéressement aux projets israéliens.
IV – En Éthiopie,
Israël a financé la construction de dizaines de projets pour l’exploitation des eaux du Nil Bleu.
L’accès d’Israël au périmètre du bassin du Nil, via le sud Soudan avec le concours français et américain, s’est doublé du lancement d’un projet de la construction d’un Canal reliant la Mer Rouge à la Mer Méditerranée, depuis Eilat, le Canal Ben Gourion.
Disposant de deux voies de navigation, l’un pour l’aller, l’autre pour le retour, le canal israélien, contrairement à l’égyptien devait concurrencer fortement le Canal de Suez et entraîner une perte de 50 pour cent des recettes égyptiennes de 8 milliards de dollars par an à 4 milliards. Mais l’Égypte semble avoir pris de vitesse son rival israélien avec l’élargissement de son canal, dans la foulée de la nouvelle offensive israélienne sur Gaza, -Bordure protectrice-, qui a eu lieu du 8 Juillet au 7 août 2014.
V- Israël un des grands pays colonisateurs de la planète
Israël est à la tête des pays qui contrôlent les terres dans les pays pauvres, avec les États-Unis, la Grande Bretagne et la Chine. Selon cette de «The Journal of the National Academy of Sciences of the United States» et reprise par Golias, 90 pour cent de ces terres se trouvent dans 24 pays situées pour la plupart en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ainsi aux Philippines où la proportion des terres «confisquées» atteint 17,2 pour cent de la surface des terres agricoles.
Depuis la crise alimentaire de 2007-2008, les sociétés étrangères s’emparent de dix millions d’hectares annuellement de terres arables. Les nouvelles cultures se font souvent au détriment des jungles et des zones d’importance environnementale, menacées dans leur biodiversité. Elles utilisent engrais et pesticides et libèrent d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Au final, le phénomène sape les bases de la souveraineté alimentaire et détourne en particulier les ressources en eau.
Le harcèlement israélien des communautés libanaises d’Afrique, particulièrement au Nigeria et au Sierra Leone vise ainsi à éliminer des concurrents dans l’exploitation diamantifère du sous-sol africain et à assécher le flux financier provenant des émigrés chiites vers leurs coreligionnaires du sud Liban.
Le Mossad recruterait même des journalistes arabes pour surveiller les libanais d’Afrique, selon les révélations faites au journal espagnol El Pais par un ancien agent, le journaliste algérien Saïd Sahnoune.
Saïd Sahnoune a été recruté à Tel-Aviv en 1998. En usant de sa qualité de journaliste, il espionnait pour le Mossad à Abidjan en Côte-d’Ivoire. Il était chargé de la surveillance de la colonie libanaise chiite en Afrique de l’Ouest. Sahnoune espionnait également en Tunisie, mais surtout au Liban après le retrait d’Israël du Sud du pays, qu’il occupait jusqu’en 2000.
Le paiement de l’espion algérien se faisait en espèces à Chypre à raison de 1.500 dollars par mois en plus de la prise en charge de ses frais de mission qui lui permettaient de gagner jusqu’à 6.000 dollars quand les cibles étaient atteintes.
VI- En Amérique latine…
Israël est l’un des plus gros exportateurs d’armes à destination de l’Amérique du sud.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-soldats-israeliens-en-amerique-165615
En Colombie, Israël passe pour avoir encadré les forces colombiennes dans l’assaut contre les FARC visant à la libération de l’otage Ingrid Betancourt. L’État hébreu a pris le contrôle d’immenses superficies pour cultiver la canne à sucre.
Le Honduras est devenu une terre de prédilection de la transposition de l’Apartheid israélien sur le territoire latino-américain. Le Honduras affiche en effet le plus fort taux d’homicides par habitants au monde (85,5 pour 100 000 en 2012), soit environ 20 meurtres par jour, à 95% impunis, dont la pauvreté touche plus de 70 % de la population, selon l’ONG locale Forum de la dette extérieure et qui peine, de surcroît, à se remettre des conséquences du renversement du président Manuel Zelaya en juin 2009 par des militaires soutenus par des secteurs de la droite et les milieux d’affaires.
Une aubaine pour Israël : «Le Honduras est aujourd’hui, comme la Palestine, un laboratoire du génocide indigène, laboratoire des techniques de contre-insurrection, laboratoire de ghettoïsation et contention de populations mises en esclavage.
Il est aussi le laboratoire de la mise en place d’un néo libéralisme absolu, grâce à la cession de souveraineté sur des régions entières du pays par les moyens de la «Loi Hypothèque» et la création d’enclaves néo libérales soustraites au territoire national, les «Zones d’Emploi et de Développement Économique» ou «Cités Modèles» ou «Villes Charters», ainsi que «la cession des droits sur l’ensemble des ressources naturelles du pays » est-il écrit.
VII – Autre plaie de l’économie africaine: le bradage des terres arables
Depuis 2006, près de 20 millions d’hectares de terres arables ont fait l’objet de négociations dans le monde car d’ici à 2050, la production agricole devrait croître de 70 % pour répondre à l’augmentation de la population, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mais cette offensive sur les terres ne se fait pas sans dérapages.
Le recadrage des investissements s’impose, faute de quoi ils risquent de déséquilibrer le pays cible, à l’image des visées du coréen Daewoo à Madagascar.
À l’affût d’une hausse durable des prix des denrées ou d’une volatilité accrue des marchés, ce néo-colonialisme agricole est devenu un élément stratégique pour les pays soucieux d’assurer leur sécurité alimentaire.
Aux fonds souverains d’États soucieux d’assurer leur stratégie d’approvisionnement, parmi lesquels les pays du Golfe ou la Chine, se sont ajoutés des investisseurs privés, locaux ou étrangers. Les acquisitions de terres se sont accélérées avec la crise alimentaire de 2008. L’Arabie saoudite a mis sur pied une société publique pour financer les entreprises privées du royaume qui achètent des terres à l’étranger.
Fonds vautours, évaporation de recettes, corruption, gabegie des transferts des fonds des migrants, bradage des terres arables. L’Afrique est elle condamnée à demeurer un tonneau des Danaïdes.
L’Afrique emboîte le pas aux pétromonarchies.
Les dirigeants africains semblent avoir voulu emboîté le pas aux pétromonarchies du Golfe, en entreprenant une fuite en avant, en vue de se placer sous la protection israélienne afin d’assurer leur survie. Mais cette police d’assurance tout risque pour des dirigeants décriés justifie-t-elle que l’Afrique marche au rebours de l’histoire?
A insulter la mémoire des millions d’esclaves victimes des négriers occidentaux avides et cupides?.
Références
https://ccfd-terresolidaire.org
À propos des Fonds vautours: Rapport de la Plate forme français
https://dette-developpement.org/Les-fonds-vautours
La Dette et développement et du CNCD (Centre national de coopération au développement) intitulé «Un vautour peut en cacher un autre ou comment nos lois encouragent les prédateurs des pays pauvres endettés, juin 2009. L’Afrique: Un continent touché plus que d’autres par la crise financière»
http://www.dia-afrique.org/suite.php ?newsid=12031
Ainsi que http://www.cadtm.org/spip.php ?article4654
À propos du transfert des fonds des migrants africains vers leur pays natal, Cf. article de Grégoire Allix in LE MONDE du 22 octobre 2009
Bertrand d’Armagnac : la course aux terres arables Le Monde du 23 avril 2010 https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/22/la-course-aux-terres-arables-devient-preoccupante_1341086_3244.html
Illustration
lopinion.ma