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Islam-aggiornamento 2/3 : L’Europe, lieu de passage ou lieu d’enracinement?

L’Europe, lieu de passage ou lieu d’enracinement ? Bilad Al Mamar aw Bilad Al-Maqqar ? « Quand les Vietnamiens bravaient…

Par : René Naba - dans : Actualités Analyse - le 27 février 2017

L’Europe, lieu de passage ou lieu d’enracinement ? Bilad Al Mamar aw Bilad Al-Maqqar ?

« Quand les Vietnamiens bravaient les bombardements massifs de B52 américains, de même que les ravages de  « l’agent orange », infligeant de retentissantes défaites à deux puissances militaires majeures occidentales (la France et les États-Unis), quand Che Guevara abandonnait les fastes du pouvoir pour la guérilla, Saïd Ramadan, gendre et héritier du fondateur de la confrérie des Frères Musulmans, se pavanait en Cadillac à Zurich, carburant aux pétrodollars saoudiens » – RN.

Issam Al Attar versus Said Ramadan : La controverse à propos de la tentative d’aggiornamento de l’Islam politique

La querelle est ancienne et opposait dans la décennie 1970 deux dirigeants de la confrérie des Frères Musulmans, le syrien Issam Al Attar, en exil à Aix la Chapelle (Allemagne) et l’égyptien Saïd Ramadan, basé à Munich où il participait alors au programme de sédition des contingents musulmans de l’armée soviétique, via les radios américaines d’Europe centrale.

Issam Al Attar, frère de Najah Al Attar, actuelle Vice-présidente de la République Arabe Syrienne, estimait que l’Europe est une destination d’émigration temporaire, un lieu de passage transitoire, et qu’il importait aux musulmans d’Europe de se conformer aux lois de l’hospitalité des pays d’accueil ; de tirer le meilleur profit des expériences européennes dans les divers domaines de l’activité intellectuelle, économique, scientifique et d’en faire bénéficier en retour leur pays d’origine.

Saïd Ramadan, estimait, lui, au contraire, que l’Europe est un lieu d’ancrage durable de la population immigrée de confession musulmane et qu’il convenait de modifier en conséquence leur environnement socio-culturel de manière à l’adapter à une présence durable des travailleurs immigrés musulmans sur le territoire de leur ancien colonisateur.

Agitateur professionnel pour le compte de ses mécènes, Saïd Ramadan a triomphé de cette querelle non pas tant par la pertinence de ses arguties, mais par la puissance financière et le soutien occulte des services occidentaux qui le propulsaient à la direction de l’Islam européen, afin de faire barrage à l’insertion des travailleurs immigrés musulmans aux luttes revendicatives sociales dans le cadre des syndicats ou des partis perçus par les stratèges atlantistes comme « compagnons de route » de l’Union soviétique.
La thèse de Said Ramadan a triomphé car elle répondait aux objectifs stratégiques de l’OTAN et non parce qu’elle était conforme aux intérêts à long terme du Monde arabe, de son redressement et de la promotion de l’Islam.

Sous l’aile protectrice américaine, avec le consentement des pays européens, l’Arabie saoudite a ainsi déployé la plus grande ONG caritative du Monde à des fins prosélytes à la conquête de nouvelles terres de mission dans la double décennie 1960-1980, particulièrement l’Europe, à la faveur du boom pétrolier et de la guerre d’Afghanistan.

Pour une poignée de dollars, l’Europe deviendra la principale plate-forme de l’Empire médiatique saoudien, le principal refuge des dirigeants islamistes, réussissant le tour de force d’abriter davantage de dirigeants islamistes que l’ensemble des pays arabes réunis.

Soixante dirigeants islamistes, dont Ayman Al Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden à la tête d’Al Qaida, résidaient en Europe occidentale, depuis la guerre anti-soviétique d’Afghanistan dans la décennie 1980, où les djihadistes étaient gratifiées du titre de « combattants de la liberté » par le fourbe du Panshir, Bernard Henry Lévy, l’interlocuteur virtuel du Lion du Panshir, le commandant Massoud Shah.

Le Royaume saoudien a ainsi dépensé 87 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies pour financer le prosélytisme religieux selon le schéma wahhabite à travers le Monde.

Pour un coût de 5 million de dollars de l’époque, la dynastie wahhabite a édifié des centres religieux en Europe, Melilla (Espagne), Lisbonne, Rome Londres, Vienne, Genève ainsi que Mantes La Jolie (région parisienne), selon la Revue « Middle East Monitor » dans son édition de décembre 2015.
En la matière, les Occidentaux ont joué la carte du « communautarisme » au détriment de l’intégration, un choix dont ils pâtissent de nos jours par ses dérives.

Les Frères Musulmans : Fer de lance du renouveau arabe ou instrument de la contre-révolution arabe ?

La confrérie des Frères Musulmans, la matrice de la totalité des groupements djihadistes takfiristes, ploie sous un feu de critiques de la part de ses plus proches alliés, au point que se pose la question de savoir si le doyen des partis trans-islamiques, qui se voulait le fer de lance de la renaissance du Monde arabe et musulman n’aura été, face à un bilan aussi piteux, que son fossoyeur ; l’instrument de la contre-révolution arabe, et partant de la régression du Monde arabe et de sa capitulation face à l’imperium américano-israélien.

La surprenante diatribe d’Ayman Al Zawahiri contre les Frères Musulmans et son fondateur Hassan Al Banna

Prenant acte par anticipation de l’ère post Daech, Ayman Al Zawahiri a adressé de vives critiques à ses anciens frères d’armes, les Frères Musulmans et le Calife Ibrahim, se positionnant comme la référence suprême du djihad, dans la perspective d’une perte du sanctuaire de Daech à Mossoul, dans le Nord de l’Irak, sous les coups de butoir conjugués des Russes et des Occidentaux et d’un rétablissement inhérent de sa primauté militaire parmi les groupements djihadistes.

Ayman al Zawahiri, dont le mouvement bénéficie d’un meilleur déploiement que celui de Daech dans la Péninsule Arabique (AQPA – Yémen), au Maghreb et dans la zone sahélo saharienne avec l’AQMI, de même qu’au sein de l’Islam asiatique (Ouîghours de Chine, Tchétchènes du Caucase et les Musulmans du Dagestan et de l’Ouzbekistan), se considère comme porteur d’un djihad prometteur en ce qu’il vise les deux grands géants du BRICS (La Chine et la Russie).

En conséquence, il a dirigé ses diatribes aussi bien contre les Frères Musulmans, ses compagnons de combat en Afghanistan, en Bosnie et au Caucase, que contre le fondateur de la Confrérie, Hassan Al Banna, leur imputant la responsabilité de l’échec de la Révolution en Égypte.

Dans une vidéo diffusée le 11 août 2016, à l’occasion du 3e anniversaire de l’assaut des forces égyptiennes contre le QG des Frères Musulmans au Caire (Place Rabia Al Adaouia-14 au 16 août 2013), Ayman Al Zawahiri a accusé Hassan Al Banna d’avoir commis de « lourdes fautes sur la base de notions dévoyées ayant abouti à des résultats catastrophiques ».

« Hassan Al Banna a fait allégeance au Roi Farouk, le qualifiant de protecteur du Livre Saint.

« La confrérie a persévéré dans le mensonge avec le Roi Farouk jusqu’à sa mort, puis elle s’est alliée avec les militaires (les présidents successifs de l’Égypte : Nasser, Sadate et Moubarak), avant de se dresser contre ce dernier pour s’allier avec Mohammad Al-Baradei, l’émissaire de l’assistance américaine.

« Les Frères Musulmans se sont imaginés avoir atteint leurs objectifs avec l’arrivée au pouvoir de Mohammad Morsi, alors qu’il n’était qu’un dirigeant laïc d’un état laïc et qu’il n’existait aucune différence entre Moubarak et Morsi, sauf que ce dernier s’est révélé plus respectueux de la démocratie. « Depuis la chute de Moubarak à l’arrestation de Morsi, les Frères Musulmans n’ont entrepris aucune action visant à éradiquer l’état de corruption en Égypte », a-t-il conclu.

Les critiques d’Ayman Al Zawahiri contre le Calife Ibrahim

Ciblant Daech, le chef d’Al Qaida a multiplié les critiques d’une rare sévérité. Il a accusé le 5 janvier 2017, deux semaines après la chute d’Alep, le Calife Ibrahim d’avoir « désobéi à ses ordres » en s’attaquant aux civils chiites irakiens, plutôt que les épargner et de concentrer ses attaques contre l’armée, les forces de sécurité et la police irakiennes. Il a en outre accusé la franchise syrienne de son mouvement « Jabhat An Nosra » d’avoir cherché à « complaire » aux Américains en modifiant son appellation pour échapper à la qualification d’organisation terroriste.

Ayman al Zawahiri avait accusé auparavant cette fois Abou Bakr Al Baghdadi, le rival d’Al Qaida dont le groupement Daech en constitue une excroissance, d’avoir « donné prétexte à l’Iran de massacrer les sunnites d’Irak ».

Dans une démarche destinée à reprendre l’initiative au sein de la nébuleuse djihadiste, à la faveur des revers militaires de son ancien lieutenant Abou Bakr Al Baghdadi (alias Le Calife Ibrahim), le chef d’Al Qaida a estimé que « les sunnites d’Irak ne devaient pas capituler devant l’armée chiite, mais se réorganiser et se convertir à la guerre de guérilla pour mener une guerre de libération de longue durée afin de vaincre l’occupant chiite et les Croisés, comme ils l’avaient fait auparavant».

« Abou Bakr Al Baghdadi est responsable de l’effusion du sang en Irak » en ce que le chef de Daech a « donné prétexte à l’Iran safavite et au gouvernement qui est affilié en Irak d’anéantir les sunnites de ce pays», a t-il déclaré dans un enregistrement diffusé par le site « Al Sahab » et répercuté par Flashpoint, la plate-forme spécialisée dans la surveillance des sites djihadistes.

Ayman Al Zawahiri a invité « les héros de l’Islam, les Moudjahidine de Syrie, à venir en aide à leurs frères d’Irak, estimant qu’ils menaient le même combat du fait que la Syrie est le prolongement de l’Irak et l’Irak la profondeur stratégique de la Syrie », plaidant en faveur d’une «confrontation contre l’alliance des Croisés et des Chiites visant à s’emparer de la zone».

Quatre mois plus tard, le 16 décembre 2016, jour de la chute d’Alep EST aux mains des forces gouvernementales syriennes, la branche yéménite d’Al Qaida « Ansar A Charia » (les partisans de la charia), qualifiait l’État Islamique de « déviationniste », l’accusant d’avoir commandité un attentat suicide contre la base militaire d’Aden faisant 48 morts et 29 blessés, dont bon nombre de membres de la tribu Bakzam. L’attentat visait à « semer la zizanie entre les tribus yéménites et les djihadistes », accusé le communiqué dont le texte en arabe est sur ce lien :

La mise en garde de Laith Shubailat (FM de Jordanie)

Devant un bilan aussi calamiteux, des dirigeants islamistes de Jordanie et de Palestine, particulièrement le Hamas, artisan de la plus grave dérive, avaient auparavant confessé les erreurs d’appréciation de leur mouvement lors de la séquence du « printemps arabe », réclamant une remise à jour de son programme et du comportement de ses dirigeants.

Le premier à avoir tiré la sonnette d’alarme au sein de la confrérie a été l’ingénieur Laith Shubailat, parlementaire jordanien. Cette figure éminente des Frères Musulmans de Jordanie mettra en garde ses compagnons égyptiens « contre toute tentation de suivre l’exemple de leurs confrères syriens », et, devant l’étendue des dégâts tant pour la Confrérie que pour la Syrie, il les abjurera « de ne jamais recourir aux armes mais de mener leur combat dans un cadre civil et politique».

Pour le locuteur arabophone, en pièce jointe le texte de Laith Shubailat.

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L’auto-critique d’un dirigeant du Hamas, la branche palestinienne des Frères Musulmans

Lui emboîtant le pas, Ahmad Youssef, ancien conseiller politique du chef du gouvernement palestinien de la bande de Gaza, Ismail Haniyeh, pointera sans ambages les erreurs du Hamas :

« Le Hamas a considéré que l’heure des Frères Musulmans avait sonné avec la conquête du pouvoir dans plusieurs pays arabes au début du printemps arabe et qu’il importait en conséquence de s’adapter au nouveau contexte de manière à se conformer à la nouvelle carte géopolitique de la zone », a-t-il déclaré.

« Les islamistes en Égypte et en Palestine n’ont pas fait preuve de lucidité politique » lors de leur accession au pouvoir, a-t-il ajouté lors de son interview au quotidien libanais « Al Akhbar », en date du 9 juin 2016, soit quinze jours après la proposition du tunisien Rached Ghannouchi de séparer le politique du religieux.

Voici les passages importants de cette interview dont le texte intégral pour le lecteur arabophone est sur ce lien

  • « Le dossier syrien a été le plus difficile à gérer car cette affaire s’est répercutée sur nos relations avec l’Iran et le Hezbollah, avec lesquels nous sommes liés par des liens historiques de solidarité. Hamas a pâti dans cette affaire ; Ce fut une véritable perte pour Hamas».
  • « Avec l’éviction de Mohammad Morsi, nous avons perdu l’Égypte. Mais nous devons néanmoins préserver nos relations avec ce pays, dont nous n’oublions pas sa contribution au combat pour la Palestine, notamment le lourd tribut payé par Nasser en ce domaine. « La Palestine est la question centrale du combat de la Oumma et nous nous devons de maintenir une égale distance dans nos rapports avec les capitales arabes et islamiques.
  • « L’incapacité du Hamas à se concilier les autres forces, de même que le blocus dont il a fait l’objet tant de la part des Israéliens que des autres états, ont quasiment paralysé sa capacité à gouverner.
  • « Le gouvernement du fait accompli et des forces de sécurité ne constitue pas la marque d’une bonne gouvernance. Plutôt que d’accaparer le pouvoir, il eût été plus avisé de rechercher un partenariat avec les autres composantes politiques en vue de favoriser un gouvernement d’unité nationale », a-t-il conclu.

La prise de distance du parti « Al Islah », la branche yéménite des Frères Musulmans

Le parti Al Islah, la branche yéménite des Frères Musulmans, a annoncé, de son côté, avoir pris ses distances avec l’organisation mère, la structure mondiale de la confrérie des Frères Musulmans, « tant sur le plan organisationnel que sur le plan idéologique » dans une lettre aux dirigeants d’Abou Dhabi, dans une démarche destinée à résorber son différend avec les Émirats Arabes Unis.

Abou Dhabi a accueilli avec circonspection cette démarche de rapprochement considérant qu’il s’agissait d’une manœuvre dilatoire, indice de la vive prévention que les FM suscitent au sein de plusieurs pays arabes.

Abou Dhabi qui avait accusé les FM d’avoir ourdi un complot contre la principauté à la faveur du « printemps arabe », procédant à l’arrestation de 70 conjurés de la confrérie, avait obtenu la criminalisation de la confrérie, matérialisée par son inscription sur la « Liste Noire » des organisations terroristes.

En dépit de cette criminalisation, l’Arabie saoudite en difficulté au Yémen avait sollicité l’aide du parti Al Islah pour lui prêter main forte dans le combat contre les Houthistes et l’une des figures de la branche yéménite des FM, Tawakol Karman, Prix Nobel de la Paix 2011, avait spectaculairement rallié la coalition saoudienne contre son propre pays.

Très isolé su le plan local, et marquant le pas sur le plan militaire le parti Al Islah a cherché à résorber son contentieux avec Abou Dhabi, dont l’influence est manifeste dans le sud Yémen, afin de se donner un ballon d’oxygène financier et augmenter sa marge de manœuvre. Au prix d’un reniement. Mais la tentative a tourné court pour l’instant.

Les Frères Musulmans : De piètres stratèges mais de redoutables démagogues

La confrérie des Frères Musulmans, fondée en 1928 à Ismaïlia (Égypte), pose problème de par son positionnement géopolitique et son bilan calamiteux.

L’adossement du doyen des mouvements fondamentalistes arabes à l’Arabie saoudite, foyer de la contre-révolution arabe en fera le fer de lance de la contre-révolution arabe et son dogmatisme amplifié par ses échecs en fera la matrice dégénérative des organisations djihadistes takfristes d’Al Qaida, à Daech, à Jabhat An Nosra.
En 89 ans d’existence, la plus ancienne formation transnationale arabe, a accumulé désastre sur désastre, se révélant piètre stratège, mordant à deux reprises la poussière en Égypte, face à Nasser, en 1954, puis face au Maréchal Abdel Fattah Al Sissi, un demi siècle plus tard.

Il en a été de même en Syrie où par trois fois, la confrérie se brisera les reins face aux baasistes dans des combats frontaux du fait de son impréparation et de son improvisation.
Ainsi en 1978, l’Avant Garde Combattante (At Taliha al Moukatila), la structure clandestine de la branche militaire des Frères Musulmans de Syrie, était décimée et les rares cadres survivants se recycleront, deux ans plus tard, en Afghanistan, constituant l’ossature militaire d’Al Qaida.
En 1982, la révolte de Hama sera réprimée dan le sang et la confrérie durablement atteinte. Enfin en 2011, l’alliance contre nature des Frères Musulmans avec le courant philo sioniste atlantiste (Nicolas Sarkozy, Bernard Henry Lévy, Bernard Kouchner, François Hollande et Laurent Fabius) discréditeront durablement la Confrérie de même que leurs excès.

La séquence du « printemps arabe »

Propulsée par une puissance médiatique et financière sans pareille dans les annales des guerres de libération nationale, une chaîne trans frontière promue au rang de prescripteur d’opinion de l’hémisphère sud, Al Jazira, adossée un état coffre fort, le Qatar, bénéficiant du soutien des États-Unis et de leur multiples agents d’influence, les ONG, les Frères Musulmans se voyaient propulser sur le toit du Monde arabe. Mais l’euphorie sera de courte durée, précipitant, en un temps record, le mouvement dans le bas-coté de l’histoire, en phase de décompression accélérée.

À l’envol du « printemps arabe », en 2011, les Frères Musulmans se trouvaient à leur Zénith avec un président élu à la tête de l’Égypte, le plus grand état arabe ; en duumvirat en Tunisie, sous la couverture d’un ancien opposant démocrate, Mouncef Marzouki, dans leur escarcelle ce pays charnière du Maghreb habituelle plaque tournante de l’espionnage franco-israélo-américain ; un allié de taille en Turquie et sa diplomatie néo-ottomane Recep Tayyib Erdogan ; un crésus à la clé, l’Émir du Qatar ; La branche palestinienne de la confrérie, le Hamas, en pointe dans le combat contre Israël, unique organisation sunnite d’ailleurs à maintenir vivante la flamme du combat armée pour la Libération de la Palestine ; en position de force en Libye grâce au parachutage à Tripoli d’Abdel Hakim Belhadj, chef des groupements islamiques libyens d’Afghanistan.

Quatre ans plus tard, elle se retrouvera à son Nadir : l’égyptien Mohammad Morsi dégagé sans ménagement par l’armée du pouvoir et jeté en prison au terme d’un an de pouvoir ; le tandem tunisien Rached Ghannouchi- Mouncef Marzouki, désavoué par les urnes.

Le Hamas, discrédité par la désertion du champ de bataille de son chef politique, Khaled Mecha’al, réfugié à Doha, à 30 km de la principale base américaine de la zone, la base du Centcom, dont la zone d’intervention s’étend de l’Afghanistan au Maroc ; le libyen Belhajd embourbé dans les marécages de la guerre intestine libyenne, en butte à la concurrence de Daech.

Leur parrain du Qatar, Hamad Al Thani, zappé par son mentor américain pour fortes turbulences, enfin, leur sultan ottoman, en zone de fortes turbulences avec la montée en puissance de l’irrédentisme kurde, narguée par la Syrie, sa cible jadis prioritaire.

Pour aller plus loin à propos de Khaled Mechaal, voir sur ce lien :

En guise de solde de tout compte pour services rendus, les Frères Musulmans seront criminalisés par l’Arabie saoudite, leur incubateur absolu pendant un demi siècle, alors que par phénomène de scissiparité, la Confrérie devenait la matrice des toutes les déclinaisons des organisations djihadistes dégénératives takfiristes.

Pour aller plus loin sur ce thème : Les Frères Musulmans, un vestige de la guerre froide ?