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Éditorial : Du racisme institutionnel en France

Publié en partenariat avec le site madaniya.info Dossier Spécial 1er centenaire de la 1 ère Guerre mondiale …. « Il…

Par : René Naba - dans : Editorial France - le 6 novembre 2014

Publié en partenariat avec le site madaniya.info

Dossier Spécial 1er centenaire de la 1 ère Guerre mondiale

…. « Il n’y a pas, comme une certaine mode veut le faire croire, une question noire en France, mais il y a bien une question française à propos des noirs »…. et des arabes. (Odile Tobner « Du racisme français, quatre siècles de négrophobie » Les Arènes).

I. De la sommation permanente des Musulmans de France

Les Français de confession musulmane, au delà les musulmans de France, ont fait l’objet d’une sommation à l’occasion des décapitations des otages occidentaux de Da’ech et de leurs alliés du Maghreb, symptomatique des phobies françaises en ce qu’elle a occulté le rôle des bailleurs de fonds des djihadistes takfriristes, le duo wahabbite, Arabie saoudite et Qatar. Et exonéré les pays occidentaux de leur responsabilité dans leur soutien résolu au djihadisme tant en Libye qu’en Syrie depuis quatre ans, au mépris de leurs valeurs affichées, et réduit leurs compatriotes à leur condition musulmane.

Dans le cas d’espèce de la France, cette sommation est malvenue à tous égards non seulement pour son rôle pilote dans la déstabilisation régionale des pays laïcs arabes, mais aussi et surtout au regard de sa propre histoire en ce que la « Patrie des Droits de l’homme », par une sorte de déni de réalité, a longtemps occulté sa responsabilité dans le génocide hitlérien, imputant cette odieuse opération d’extermination au seul pouvoir vichyste. « Vichy n’est pas la France » a été le leitmotiv commode pour exonérer la France de l’infamie d’avoir servi d’anti chambre du camp de la mort, dont les citoyens, de surcroît ont pratiqué la délation à grande échelle à l’égard de leurs compatriotes.

Halte au délire. Un pays qui saborde sa flotte plutôt que de lancer ses cuirassés à l’assaut de son ennemi, qui substitue la « chair à canon » de ses colonies pour la défense de sa patrie, un pays qui carbonise ses sauveurs le jour même de la victoire alliée du 9 mai 1945, se doit de ne pas être péremptoire dans ses assignations patriotiques à l’encontre des de ses compatriotes et concitoyens, et non, loin s’en faut, des « indigènes de sa propre république ».

Da’ech est une excroissance monstrueuse du bloc atlantiste et de ses relais pétromonarchiques. À ce titre, les Musulmans de France ne devraient pas battre leur coulpe, mais exiger des explications sur l’instrumentalisation abusive de leur religion par l’alliance islamo-atlantiste à des fins politiques. Et la France s’épargner les contorsions intellectoïdalles imputant à « la politique arabe de la France », inexistante à l’époque, la responsabilité de cette infamie morale qu’a constituée la collaboration avec le régime nazi.

Cf à ce propos les divagations de Philippe Val. https://www.renenaba.com/philippe-val-ou-le-revisionnisme-anti-arabe-en-guise-de-fond-de-commerce/

Il ne saurait y avoir de responsabilités collectives, pas plus qu’il ne saurait y avoir de châtiments collectifs. Comme si Maurice Audin et Francis Jeanson devaient être comptables des forfaitures du général Paul Aussaresses, « Le commandant Zéro » de la torture en Algérie, l’abbé Pierre de l’affairisme chiraco-haririen ou des jongleries du Bygmalion sarkozyste, ou encore Mère Thérésa des galipettes motorisées de François Hollande ou de DSK.

II. Postulat de départ

Alors que les États Unis songent à modifier l’intitulé du « Colombus Day », commémorant annuellement, le 12 octobre, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb pour l’adapter à une version plus conforme à la réalité historique, « Immigration Day », la France du XXI me siècle continue de marteler ses déclinaisons dans une crainte de la déshérence, comme la marque d’une perdition.

Rôle positif de la colonisation, identité nationale, serment d’allégeance au drapeau : le débat est cyclique et la stigmatisation au faciès de Christine Taubira, ministre de la justice, le mois de lancement l’année de célébration du premier centenaire de la 1 ère guerre mondiale (1914-1918), révèle la permanence d’une problématique française matérialisée par un passif post colonial non purgé, alors, qu’en contrechamps, les États Unis sont dirigés depuis sept ans par un président afro américain Barack Obama et que New York s’est choisie un couple mixte Di Biaso pour diriger la grande métropole américaine.

Même la sémantique s’en ressent et le révèle : Quand les Américains voient « Great and tremondous », les Français voient petit, tout petit…. petit déjeuner, petit ami, petite amie, petite bricole, petit coin, un petit coup, une petite bicoque…… enfin, dernier et non le moindre, un petit chouya.

…..« Il n’ y a pas, comme une certaine mode veut le faire croire, une question noire en France, mais il y a bien une question française à propos des noirs. De toutes puissances coloniales, la France, est, de façon directe ou indirecte, celle qui a maintenu le lus étroitement sous sa domination son empire outre-mer ; c’est également elle qui a accepté le moins de noirs dans l’exercice du pouvoir. Les deux faits sont liés et tiennent à un aspect inavouable de la mentalité française qui est le racisme. La France n’a certes pas le monopole du racisme, mais le racisme occupe en France une place particulière, héritée d’une longue tradition soigneusement occultée, de sorte qu’il se perpétue insidieusement, alors qu’ailleurs il a été plus franchement identifié et combattu….

Le pouvoir, l’intelligentzia, les médias entretiennent avec leurs noirs, une relation problématique. Bien loin de chercher à comprendre ce phénomène, on met immédiatement l’étouffoir sur toute recherche critique, en masquant le problème par le paternalisme. Ces deux réactions, silence ou arrogance, sont typiques du racisme français… En lieu et place d’une analyse objective, le sujet suscite des réactions a priori, violentes et régressives et nourrit une rhétorique de disculpation ».

Ce constat clinique dressé par Odile Tobner (« Du racisme français, quatre siècles de négrophobie » Les Arènes) résume bien le psychisme de la « Patrie des Droits de l’Homme », qui aura édicté certes le Code Civil, mais aussi du « Code Noir » et du « Code de l’indigénat », les deux compilations juridiques uniques au monde fondées sur le critères du gobino darwinisme…. mais non l’Habeas Corpus.

En période de crise, il existe certes un affaissement du sens moral. Mais ce phénomène s’est accentué en France avec la disparition des grandes matrices formatrices de la conscience nationale, l’armée et l’école. L’armée avec la suppression du service militaire obligatoire ; l’école avec la multiplication des écoles privées, des grandes écoles et autres instituts spécialisés.

De surcroît, la suppression des grands débats télévisés, qui constituaient une forme déguisée de pédagogie politique, s’est accompagnée, parallèlement, de la prolifération de programmes développant une forme d’individualisme basée sur la délation.

Loft Story, Koh Lanta sont des émissions qui n’incitent pas à la solidarité mais au chacun pour soi (chacun son beefsteak, selon la formule consacrée). Et la délation, faut-il le souligner, un travers quasi national, avec la traditionnelle existence des corbeaux dans les provinces de France et la délation du fait juif sous la France vichyste.

III. L’enseignement de l’Histoire de France est biaisé

L’épisode de la commune, la révolte de Paris, n’est pas enseignée dans les programmes scolaires, sinon que brièvement, en ce qu’elle révèle la révolte contre la République injuste, alors que la Révolution de 1789 est abondamment enseignée en ce qu’elle est un soulèvement contre la monarchie. De même, le phénomène des zoos anthropologiques (1925 1935) n’est pas enseigné car concrétisant, dans la pratique, une théorisation de la hiérarchie des races dans un pays qui se veut « la Patrie des droits de l’homme et de la révolution ».

IV. La fuite en avant

La France pratique la fuite an avant et non le retour en arrière pour corriger les erreurs. Dans la logomachie officielle cela est présenté comme étant « un pays de prospective et non d’introspection er de flagellation » quand bien même la dernière victoire militaire française remonte à Austerlitz (1805) et qu’il s’est ensuivi une série de défaites militaires: Waterloo 1815, expédition du Mexique et Fachoda (1864), Sedan (1870), compensée par des conquêtes coloniales Algérie (1830), Tunisie.

Si la France a renouée avec la victoire en 1918, c’est en ce que la victoire n’était pas exclusivement française, mais en partage avec les alliés occidentaux mais aussi, pour la première fois d’une façon massive avec les basanés, les peuples de couleur : 570.000 arabes et africains, chrétiens ou musulmans, dont 78.000 morts.

Les basanés retourneront bien chez eux, mais seront, de nouveau, appelés en urgence lors de la capitulation de 1940. La fuite en avant constitué d’ailleurs un sport national à en juger par la valse des républiques françaises : le désastre de Sedan (1870) a donné naissance à la IIIème République, la capitulation de Montoire en 1940 à la IV République, la défaite de Dien Bien Phu et d’Algérie à la Vème République

V. La Patrie des Droits de l’homme pratique un racisme institutionnel subliminal

Seul pays au monde qui a édicté des codes raciaux et racistes : Le Code Noir de Colbert sous la monarchie, le Code de l’indigénat en Algérie sous la République, appliqué d’ailleurs jusqu’en 1960, malgré la considérable contribution des Algériens aux deux Guerres mondiales, la Patrie des Droits de l’Homme, bien qu’elle s’en défende, pratique un racisme institutionnel subliminal. Un racisme non assumé, non avoué, un racisme « à l’insu de son plein gré ».

VI. Le fait arabe et musulman

L’antisémitisme n’est pas un terme propre. L’augmentation des actes anti juifs se situe dans la même proportion que les actes anti arabes et anti musulmans. Mais les actes anti juifs bénéficient d’un plus grand retentissement et d’une grande visibilité en raison de la sensibilité particulière de la classe politicologue médiatique au fait Juif résultant de la responsabilité et du complexe de culpabilité y afférent qu’elle nourrit à cet égard, du fait de l’Affaire Dreyfus et de la collaboration de Vichy avec l’Allemagne nazie qui pousse le pouvoir français à compenser sa judéophobie ancienne par une islamophobie nouvelle.

A. Le différentiel de traitement : Arno Klarsfeld, Gilad Shalit, DSK

Pour brider toute manifestation de sympathie pro palestinienne, lors du dernier carnage israélien de Gaza (Juillet-Août 2014), Manuel Valls, le premier ministre français lié de son propre aveu de « manière éternelle avec Israël » a popularisé le mot d’ordre « Ne pas transposer le conflit israélo-palestinien en France », quand bien même la transposition est le fait des plus hautes autorités françaises de Nicolas Sarkozy à Manuel Valls à François Hollande. L’exemple d’Arno Klarsfeld en témoigne.

Ce bi-national franco allemand, qui opte pour un pays tiers pour son service militaire, non pas tant par option de nationalité, mais par affinités religieuses Israël, en raison de sa judaïcité, de surcroît, pour ce réserviste de l’armée israélienne bénéficiaire à son retour d’une promotion politique, conseiller du ministre de l’époque, Nicolas Sarkozy, en pleine guerre Liban-Israël.

Il en est de même de Gilad Shalit, caporal de l‘armée israélienne, capturé en opération à Gaza, qui aura droit à la protection diplomatique et médiatique française du fait de sa lointaine ascendance française. Un lien qui s’est fait par déduction de la présence d’un grand parent de nationalité française, alors qu’un civil franco-palestinien, Salah Hammouri, de mère française, sera emprisonné arbitrairement pendant cinq ans du fait de la nationalité palestinienne de son père. La Palestine, la nouvelle « étoile jaune » de la normalité française vis à vis du fait juif, par zèle compensatoire ?


Au-delà du complexe de culpabilité, les Juifs relèvent du patrimoine judéo-chrétien commun à l’Europe et la civilisation occidentale, alors que les Arabes, les Musulmans et les Noirs demeurent dans l’imaginaire français des bougnoules, quand bien même ils ont contribué massivement à deux reprises au 20me siècle, à la libération de la France du joug de l’oppresseur. Cas unique dans l’histoire, des colonisés ont libéré leur colonisateur de leur propre oppresseur. Le chiffre est éloquent : 1,2 millions de basanés ont combattu pour la France en 1914-1918 et en 1939-45 dont 123.000 morts, mais les basanés continuent d’être accusés de « manger le pain des Français ».

Contrecoup à cette lévitation, songeons au tollé et l’immanquable accusation d’antisémitisme qu’aurait suscitée la recension de gros scandales de Bernard Madoff, le banquier escroc, à Paul Wolfowitz, du fait de son abus de position dominante à la Banque Mondiale), à l’identique scandale de Dominique Strauss Khan, son compère du FMI, (Fonds Monétaire International), à la succession de plagiat du Rabbin Gilles Berheim, de Bernard Henri Lévy, (plagiaire du botulisme), à Alain Minc, (plagiaire de Spinoza), tous démasqués dans leur infamie. Mais le relever aurait été inéluctablement combattu comme relevant d’un acte d’antisémitisme. La France, il est vrai, prohibe les statistiques ethniques, sauf pour Eric Zemmour, seul habilité en la matière à propos de la délinquance carcérale et l’académicien Alain Finkielkraut pour la composition chromatique de l’équipe de France de Footbal … « black, black, black, risée de l’Europe ».

B – Pourquoi cette différence de traitement

1ère raison : Les Musulmans (arabes et noirs) d’Europe constituent le premier groupement ethnico-religieux sédimenté hors de la matrice judéo-chrétienne et gréco-latine alors que les arabes, les musulmans et les noirs demeurent dans l’imaginaire français des « bougnoules ». Une nuance qui compte au moment où les théoriciens de l’anglo-sphère mènent un combat d’arrière-garde pour le maintien de la suprématie de la « race blanche » qui représente désormais 20 pour cent de la population du globe.

VII. La fonction de « Bouc émissaire idéal »

Arabes, Noirs, Musulmans remplissent pleinement la fonction de bouc émissaire. Le bouc émissaire n’est pas nécessairement le responsable. C’est celui qui a vocation, sociologiquement, à être désigné responsable, même s’il ne l’est pas, sans risque pour la cohérence de la société. L’islamophobie est amplifiée par les actes émanant d’individus se réclamant de la religion musulmane, le raid du 11 septembre 2001, Mohamad Merah à Toulouse, en 2012, Hédi Nemmouche, en 2014, Ansar Eddine au Mali, de même que les décaptiayions Da’ech. L’arabophobie et l’islamophobie se substituent à la judéophobie. La stigmatisation porte désormais sur ces « Arabes qui viennent manger le pain des Français », qui « égorgent les moutons dans les baignoires ». De la même manière que la « juiverie internationale » l’était dans l’entre-deux guerres (1920-1939).

VIII. Les spécificités françaises : Les béquilles de la présidence

A chaque président sa béquille financière. Pour Valéry Giscard d‘Estaing (1974-1980) ce fut Jean Bedel Bokassa et ses diamants qu’il intronisera Empereur. Pour Jacques Chirac (1995-2007) pour un double mandat de 12 ans, Rafic Hariri, qui l’héberge toujours à titre posthume. Nicolas Sarkozy (2007-2O12), l’émir du Qatar – avec une petite rallonge de Kadhafi, pourtant un dictateur ? Et pour tous…. les djembés et mallettes, c’est-à-dire de l’argent prélevé sur les budgets des états africains et livrés directement sans autre forme de formalité au personnel politique français pour soutenir son train de vie. Cigares, vacances sous les tropiques avec cigares et cocktails.
La France est la seule ancienne puissance coloniale à continuer à exploiter ses anciennes colonies, cinquante ans après leur indépendance. Ni le Royaume Uni, ni l’Espagne, ni le Portugal n’ont recours à cette pratique. Mais cela ne l’empêche d’être en pointe dans la guerre pour imposer la démocratie dans le Monde arabe. Au début du grand soulèvement arabe, en janvier 2011, pas moins de cinquante personnalités de premier plan se doraient la peau à l’ombre des tropiques dictatoriaux : Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, l’ancien et le nouveau président, au Maroc, François Fillon, le premier ministre, en Égypte, Michel Alliot Marie, ministre de l’intérieur, en Tunisie… Ils n’ont rien vu venir du révolte populaire tout simplement car leur vues étaient bouchées par le regard corrosif de la corruption.
Une puissance coloniale qui continue d’exploiter ses anciennes colonies, de surcroît alliée des deux régimes les plus régressifs et répressifs du Monde arabe, l’Arabie Saoudite qui cherche à imposer par la force une démocratie à son image, alors qu’elle est secouée par d’interminables scandales depuis près de dix ans…….. La rationalité cartésienne française se déploie ainsi dans toute sa fatuité.
Un pays qui veut instaurer par la force la démocratie en Syrie, en Libye, alors qu’il a longtemps soutenu les dictatures en Afrique et du Moyen orient. Un pays qui donne quotidiennement la preuve de sa corruption au plus haut niveau de l’état, dont la posture moralisatrice est dévaluée du fait de scandales successifs qui polluent la vie publique nationale (DSK, Cahuzac, Sarkozy (abus de faiblesse), Chirac emplois fictifs, Juppé (emplois fictifs) et Fabius (sang contaminé)… ce pays là est-il encore un exemple ? Le sujet se prête d’autant plus que les affaires DSK, Cahuzac, Karachi, Bettencourt, ont démontré l’inanité du discours moralisateur de la France et son besoin irrépressible de se donner en exemple au reste du Monde.

Pour aller plus loin : 
https://www.renenaba.com/de-laccusation-dantisemitisme-comme-arme-de-dissuasion/

L’erreur magistrale de la France a été d’avoir confié à l’Islam Wahhabite, (dans la foulée de l’usage de l’arme de pétrole en 1973), la gestion de l’Islam domestique français dans le but de détourner la jeunesse arabo musulmane des luttes syndicales revendicatives pour les confiner à leur retour aux sources de l’Islam, supposé être géré par un pays allié l’Arabie saoudite, dont l’agenda, l’agenda wahhabite, est radicalement différent de l’agenda français. Si la jeunesse avait participé aux luttes revendicatives, elle aurait mieux assurée son intégration, dans une communauté de lutte avec les Français, non dans un repli frileux sur leur bunker péri-urbain et les dirigeants de la revendication française auraient été contraints d’intégrer le péril jeune beur dans leurs paramètres, par un discours adapté, hors de toute démagogie et populisme.

IX. L’Europe face au défi du vieillissement de sa population

Dans l’Union Européenne, à partir de 2015, l’évolution démographique de l’ensemble de l’Union européenne sera négative et l’immigration sera alors le seul moteur démographique positif tant il est vrai que le premier facteur de décroissance est la baisse de la population et le premier motif de croissance un marché du travail actif. La France se désindustrialise et doit répondre au défi du vieillissement de sa population. Faute d’avoir suffisamment anticipé ces évolutions démographiques et économiques majeures, la France ne pourra pas répondre à la demande massive de main d’œuvre qualifiée.
À titre indicatif, les États-Unis forment 137.000 ingénieurs par an, la Chine 350.000, l’Inde 112.000, enfin, la France seulement 28.000. Alors, la France voudra-t-elle s’offrir le visage ridé de ses abus, de ses imprévoyances et de sa frilosité ou s’ouvrir au grand large ?

X. De la dérision, comme arme corrosive

Songeons à ce texte pastiche et au sort funeste de son auteur:

«Je considère que tout Arabe de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide au Monde arabe. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Arabes prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction du Monde arabe».

Déclaration sur « Monde Arabe 1 », en 2002, reprise par le Magazine «Que la vie est belle pour les Arabes en France», le 11 avril 2222 sous le titre «Trop Proche-Orient». Ah quel tollé en perspective.

Avec en mise en perspective cette déclaration savoureuse de DSK, la déliquescence et non la quitessence du socialisme : «Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël». Déclaration sur «Europe 1», en 1991, reprise par le Magazine «La vie en France », le 11 avril 2002 sous le titre «Trop Proche-Orient».

La France ne saurait être le dépotoir de l’Europe, mais ni les Arabes, pas plus que les Africains ne sauraient être l’exutoire à tous les maux de la société française. Le multiculturalisme est une richesse en ce que le refoulement de la culture d’origine constitue une amputation de richesses.

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Comments


  • « À titre indicatif, les États-Unis forment 137.000 ingénieurs par an, la Chine 350.000, l’Inde 112.000, enfin, la France seulement 28.000. Alors, la France voudra-t-elle s’offrir le visage ridé de ses abus, de ses imprévoyances et de sa frilosité ou s’ouvrir au grand large ? »

    Peut-etre serait-ce utile de rapporter le nombre d’ingénieurs formés à la population totale de chacun de ces pays pour avoir une vision un peu plus claire. Il me semble que ces chiffres montrent qu’à population égale, la France forme plus d’ingénieurs que les Etats-Unis. L’Inde en forme finalement assez peu pour la population qu’elle a (1,257 milliard) et la Chine encore moins (1,339 milliard). Les pays occidentaux ont un système financier mondial de rapaces capable de dicter ses conditions aux Etats : ce système pousse à sacrifier la population et l’économie occidentale sur l’autel du profit immédiat ; il n’est régulé par rien et menace et instrument les états et les nos élus péniblement désignés. La Chine et l’Inde, même en phase de rattrapage du niveau de vie occidental en terme de capacité de consommation, disposent d’une main d’oeuvre à bas prix qui n’est protégée par aucune législation digne de ce nom et de capacités de financement que nous leur avons procurées EN LEUR ABANDONNANT NOTRE PRODUCTION ET NOTRE SAVOIR FAIRE.

    Et que ne nous a -t-on-pas chanté depuis 2007 ? Que seule HEC méritait des faveurs … Que la vente, il n’y avait que ça de vrai et le pognon rapide avec Rollex et nanas assorties idem. La vente, un idéal de « coups », façon PKM qui crée une entreprise de vente en ligne et qui la revend au japonais RAKUTEN (chapeau l’entreprise française avec de tels pitres …) Que les grandes écoles, c’était de la merde. Que les enseignants n’était bons qu’à torcher le cul des mômes. Un idéal de petit parvenu bouffi de jalousie et qui veut faire son petit beurre d’âne bâté à la solde de ses commanditaires atlantistes et de ses voyous de partisans. Les ravages qui ont été faits par la RGPP et la REATE ne se corrigeront pas comme ça, surtout avec l’équipe en cours, car ça continue avec les macronneries : le notariat européen (donc le français) s’étend en Afrique et en Chine, parce que c’est un bon outil de régulation juridique de la vie sociale et économique (sécurité des transactions) : c’est le moment de le supprimer pour l’ouvrir aux avocats en mal d’affaires ? (un exemple parmi d’autres, je ne suis ni notaire ni avocat et je ne les plains pas). Déposer un brevet couterait 20000 euros France, 1200 euros aux Etats-Unis. Il y a des choses simples à faire et nos imbéciles de politiques ne le font pas.

    Après, on se demande pourquoi la mer monte …

    PS. Je vous lis avec beaucoup d’intérêt. La brusque floraison de Diafoirus en tous genre qui courent les plateaux me met également en boule. Merci pour tous vos articles et pour votre site, M. Naba.

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