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Décryptage de l’intoxication de Mike Pompeo sur l’Iran 2/2

DSK et BHL, les voltigeurs de pointe de la stratégie israélienne Les premiers à avoir sonné l’hallali contre l’Iran dans…

Par : René Naba - dans : Actualités International - le 25 avril 2022

DSK et BHL, les voltigeurs de pointe de la stratégie israélienne

Les premiers à avoir sonné l’hallali contre l’Iran dans l’espace médiatique français auront été les voltigeurs de pointe de la stratégie israélienne en Europe, Dominique Strauss Khan du temps de sa splendeur et Bernard Henry Lévy, avant sa probable déconfiture intellectuelle, de même que le journaliste Yves Mamou. Une fonction identique à celle exercée auparavant par le cinéaste Romain Goupil et la Revue «Le meilleur des Mondes» à propos de l’Irak.

A propos de l’Iran ci joint le verbatim de DSK :

«On mesure que les Américains se sont trompés de cible: la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse». «La politique qui est aujourd’hui conduite en Iran sous la houlette d’Ahmadinejad comporte de nombreuses expressions du totalitarisme qui, en tant que telles, doivent être combattues».

«À ce propos, c’est pour moi une grave erreur d’avoir prétendu, comme l’ont fait Jacques Chirac et son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, que l’Iran jouait «un rôle stabilisateur» dans la région. Cela entraîne une confusion sur la nature réelle de ce qu’est le régime iranien actuel. Cela revient à envoyer un message erroné à un pays qui use largement de sa capacité de nuisance on le voit au Liban via le Hezbollah, en Irak ou avec le chantage nucléaire qu’il cherche à exercer».

«On mesure que les Américains se sont trompés de cible: la menace ne venait pas de l’Irak, mais de son voisin perse».

NDLR-RN : Dominique Strauss Khan se trouve sur ce point sur la même longueur d’onde que Bernard Kouchner, le ministre anciennement socialiste des Affaires étrangères, nouveau voltigeur de pointe de la diplomatie atlantiste du gouvernement sarkozyste français, passé de «Médecins sans Frontières» à «Va-t-en guerre sans Frontières», sur la même longueur d’onde que Nicolas Sarkozy, le digne successeur de Tony Blair, l’ancien «caniche britannique» du président George Bush.

Quant à Bernard Henry Lévy, sa boursouflure sur «Les origines nazies du terme Iran» est digne d’une trouvaille d’un philosophe du botulisme. BHL n’a sans doute jamais entendu parler de l’Avesta ni des inscriptions rupestres de souverains achéménides, tout absorbé qu’il était à sa lecture des œuvres du philosophe Botul.

Dans une subtile répartition des rôles, Yves Mamou, lui, a ciblé, le Hezbollah, le fer de lance du combat anti israélien au Liban.

Mais dans sa défense effrénée des objectifs de guerre israéliens, cet ancien journaliste du journal Le Monde a paru oublié les règles de base de sa profession en ce qu’une information est importante par son contenu, par son origine, c’est à dire la qualité de sa provenance, de son inspirateur ou de son souffleur ainsi que par sa programmation, autrement dit son timing.

Le livre d’Yves Mamou («Hezbollah, dernier acte», Édition Plein Jour) n’avait pas échappé à la règle et souscrivait pleinement à la loi des trois unités propres à la dramaturgie: Unité de lieu, Unité de temps, Unité de mouvement. Une thématique qui se résumait par un seul mot d’ordre: Sus sur le Hezbollah tout azimut.

Les failles du raisonnement de ces poseurs de la pensée.

A – Le jihad

Une culture sommaire produit une pensée rudimentaire. Dans le cas d’espèce, le fait d’occulter une donnée primordiale de la géostratégie contemporaine, obère la crédibilité de ces poseurs de la pensée: La donne jihadiste. Mieux, l’instrumentalisation de l’islam sunnite aux fins stratégiques du primat israélo-américain dans l’ordre mondial.
Pour mémoire, le jihad a pris une dimension planétaire conforme à la dimension d‘une économie mondialisée par substitution des pétromonarchies aux caïds de la drogue dans le financement de la contre révolution mondiale.

Dans la décennie 1990-2000, comme dans la décennie 2010 pour contrer le printemps arabe.
Si la Guerre du Vietnam (1955-1975), la contre-révolution en Amérique latine, notamment la répression anti castriste, de même que la guerre anti soviétique d’Afghanistan (1980-1989) ont pu être largement financées par le trafic de drogue, l’irruption des islamistes sur la scène politique algérienne signera la première concrétisation du financement pétro monarchique de la contestation populaire de grande ampleur dans les pays arabes.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien : Quand les djihadistes étaient nos amis, par Denis Souchon (Le Monde diplomatique, février 2016)
Symbole de la coopération saoudo américaine dans la sphère arabo musulmane à l’apogée de la guerre froide soviéto-américaine, le mouvement d’Oussama Ben Laden avait vocation à une dimension planétaire, à l’échelle de l’Islam, à la mesure des capacités financières du Royaume d’Arabie.
Avec pour conséquence, la substitution du mot d’ordre de solidarité islamique à celui mobilisateur d’unité arabe ainsi que le dévoiement de la cause arabe, particulièrement la question palestinienne, vers des combats périphériques (guerre d’Afghanistan, guerre des contras du Nicaragua contre les sandinistes), à des milliers de km de la Palestine.
Dommage collatéral de ce rapports de puissance, l’Algérie en paiera le prix en ce que ce pays révolutionnaire, allié de l’Iran et de la Syrie, le noyau central du front de refus arabe, évoluait en électron libre de la diplomatie arabe du fait de la neutralisation de l’Égypte par son traité de paix avec Israël et la fixation de la Syrie dans la guerre du Liban.

B – Le positionnement géostratégique du déploiement démographique chiite
Minoritaires certes, mais au déploiement hautement stratégique dans les zones pétrolifères arabes.

Les Chiites représentent près de 15 pour cent de l’ensemble de la population musulmane, soit près de 200 millions de personnes, soit presque autant que la seule Indonésie, répartis dans quatorze pays, dont quatre où ses adeptes sont majoritaires: Iran (90% religion d’État), Azerbaïdjan (85%), Irak (64%), Bahreïn (75%) et dix pays dans lesquels les chiites sont minoritaires : Yémen (45%), Turquie (20%), Syrie (15%), Koweït (20%), Émirats Arabes Unis (13%), Afghanistan (20%), Qatar (5%), Égypte (1%), Arabie saoudite (5%), Pakistan (20%).

Minoritaire, certes, mais de par son déploiement géographique et démographique, il constitue une minorité stratégique qui explique la focalisation israélo américaine. Le chiisme contrôle, en effet, par l’Iran la totalité d’une des deux rives du Golfe arabo-persique, la veine jugulaire du système énergétique internationale. De par son déploiement démographique, la branche rivale du sunnisme est présente dans toutes les zones pétrolifères du Moyen orient: Dans la région orientale du Royaume saoudien (Dhahran), dans le sud de l’Irak (Bassora) et le Nord du Koweït.

Dernier et non le moindre des éléments : les Chiites sont en outre massivement déployés au Sud Liban, l’ultime zone de confrontation avec Israël, avec l’enclave palestinienne de Gaza, ainsi qu’en Afrique occidentale.

3 – BHL, le «Donald Trump de la philosophie».

A- Le complexe de Vichy et la tétanie du débat public

Si DSK a connu la sanction de ses extravagances, BHL, à tout le moins dans l’espace médiatique français, continue de bénéficier d’une impunité outrageusement coupable, alors que ce philosophe à la chemise blanche a des mains nullement immaculées.

Pourquoi une telle impunité? Tout simplement parce qu’en France, le complexe de Vichy tétanise le débat public et l’accusation d’antisémitisme constitue l’arme de dissuasion contre toute critique d’Israël et des ses alliés, bruyamment orchestrée par le CRIF, promu en la circonstance comme arbitre des élégances françaises.

Ah Vichy et son ignominie, qui tétanise tout débat public en France, l’aseptisant de toute critique à l’égard d’Israël, l’assimilant à une forme déguisée d’antisémitisme, au point que l’ultra-bellicisme de l’État Hébreu, ses bains de sang répétitifs, -de Deir Yassine, en 1948, à Dawaniya, (1949), à Qibya (1953 par Ariel Sharon, à Kafr Qassem, en 1956, à Bahr al Baqqar, (1970) à Sabra Chatila (1982), sont présentés comme des actes d’auto-défense de la «sentinelle avancée du Monde Libre face à la barbarie arabo musulmane», justifiés «au nom de la «pureté des armes» de «l’armée la plus morale du Monde»…. Quand bien même l’«unique démocratie du Moyen Orient» était l’alliée du régime d’Apartheid sud africain et des dictatures d’Amérique latine notamment le pro nazi dirigeant du Paraguay.

Un battage médiatique orchestré par le CRIF

B – BHL, Le philosophe à la chemise blanche, mais aux mains nullement immaculées.

De Kaboul, à Alger, au Darfour, en Ukraine, à Benghazi, au Kurdistan, le roman-enquêteur Bernard Henry Lévy n’est pas un homme de son temps, mais un homme de l’OTAN, plus exactement le chef de file de la stratégie médiatique d’Israël sur le théâtre européen. A l’instar de nombre d’intellectuels français.

Sur ce thème BHL homme de son temps ou homme de l’Otan, cf ce lien: https://www.renenaba.com/bhl-l-homme-des-ides-de-mars/

Bonne conscience chronique d’une mauvaise conscience, qui permet d’occulter la question palestinienne, -le Darfour en substitution de Gaza- chaque notabilité dispose même de sa minorité protégée, recrutée dans l’islam périphérique si possible dans une stratégie visant à balkaniser le Monde arabe: Le philosophe André Glucksmann, des Tchétchènes, quand bien même son nouvel ami le président Nicolas Sarkozy, est devenu le meilleur ami occidental du président russe Vladimir Poutine;

Bernard Henry Lévy, du commandant Massoud Shah, son ami hologramme, dont il imaginera le récit de sa propre rencontre avec le chef militaire afghan, de même que le Darfour, quand bien même son entreprise familiale est mentionnée dans la déforestation de la forêt africaine; Enfin Bernard Kouchner, des Kurdes, les supplétifs des américains dans l’invasion américaine d’Irak, qui se proposaient d’être le «second Israël» sur le front oriental du Monde arabe.

C – BHL- Abou Hamza Al Masry (Al Qaida) : Même combat

Bernard Henry se distinguera même du lot avec sa rencontre avec Abou Hamza Al Misry, un des idéologues d’Al Qaida.

De son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, Abou Hamza était notamment réputé pour ses fatwas autorisant les actes terroristes commis par les GIA en Algérie et qu’il disait recevoir des monarchies du Golfe. Il constituait avec Abou Qa’tada, expulsé d’Angleterre vers son pays, la Jordanie, l’idéologie du djihadisme en Occident.

Abou Hamza a longtemps été réfugié en Grande-Bretagne en y officiant légalement comme imam, avant d’être extradé en 2014 aux États-Unis où il a été incarcéré pour incitation à la violence et constitution d’une organisation terroriste.

Plus clairement dit, un interlocuteur d’Al Qaida, quand bien même l’organisation terroriste s’est rendue coupable de plusieurs attentats sanglants en France de l’avis même d’un de ses repentis, le propre messager de Ben, alias Ramzi, quand bien même BHL, sans craindre la contradiction, stigmatisait le terrorisme islamique en Algérie.

Bernard Henry Lévy en compagnie d’Abou Hamza Al Misry, de son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, était notamment réputé pour ses fatwas autorisant les actes terroristes commis par les GIA en Algérie et qu’il disait recevoir des monarchies du Golfe. Il constituait avec Abou Qa’tada, expulsé d’Angleterre vers son pays, la Jordanie, l’idéologie du djihadisme en Occident. Abou Hamza a longtemps été réfugié en Grande-Bretagne en y officiant légalement comme imam, avant d’être extradé en 2014 aux États-Unis où il a été incarcéré pour incitation à la violence et constitution d’une organisation terroriste.
4 – BHL: Le «Donald Trump de la philosophie».

La presse anglo-saxonne a depuis longtemps démystifié BHL au point qu’un chroniqueur avisé l’a qualifié de «Donald Trump de la philosophie». …Un qualificatif à plomber à jamais un homme qui aura pollué l’espace français de ses postillons nauséabonds. De surcroît sans qu »il soit accué d’antisémitisme.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien : by Mitchell Abidor Discussed in this essay: The Genius of Judaism by Bernard-Henri Lévy. Random House, 2017, 256 pages.
WHEN BERNARD-HENRI Lévy burst onto the philosophical scene in the late 1970s as the leading voice of repentant young leftists known as the New Philosophers, the phenomenon was something of a mystery here in the U.S. https://archive.jewishcurrents.org/the-donald-trump-of-philosophy/

La sentence de Jewish Currents rejoint quelque peu celle du sociologue Raymond Aron sur l’enflure intellectuelle de BHL. https://www.lexpress.fr/culture/livre/provocation_487366.html

«La boursouflure du style, la prétention à trancher des mérites et démérites des vivants et des morts, l’ambition de rappeler à un peuple amnésique la part engloutie de son passé, les citations détachées de leur contexte et interprétées arbitrairement. Pis encore, le doute subsiste à la fin de la lecture: la violence du ton, maintenue d’un bout à l’autre du pamphlet, révèle-t-elle une indignation authentique ou le goût du scandale et de la diffusion de masse?», déplore Raymond Aron.
Ah, ce goût exaspéré de cet être narcissique pour son auto-célébration.

Conclusion

L’accusation de Mike Pompeo constitue un fake news par excellence et mérite d’être enseignée dans les écoles de journalisme comme parfait exemple de désinformation en ce qu’elle est comparable par sa crédibilité à l’éprouvette contenant de la poudre de perlin pinpin brandie à l’époque par le secrétaire d’état Colin Powell devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 5 février 2003, préludant à l’invasion américaine de l’Irak……en droite ligne du procédé de la dépêche d’Ems (1) ou de l’incident du Golfe de Tonkin (2).

A l’analyse, elle apparaît comme étant la dernière cartouche d’une présidence trumpiste déclinante contrainte à ordonner le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, vingt ans après l’invasion américaine de ces deux pays par George Bush Jr, dans la foulée du raid terroriste du 11 septembre 2001 contre les États Unis mené par 15 saoudiens, les ressortissants d’un royaume protégé par l’Amérique.

Une stratégie catatonique impulsée sur les deux points de percussion de la coopération souterraine saoudo américaine à l’apogée de la guerre froide, l’Afghanistan et l’Irak et qui se retourne contre ses concepteurs.

Au delà de Donald Trump et des dégâts incommensurables infligés tant à l’image des États Unis qu’à l’ordre régional au Moyen orient,
trois anciens présidents – Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama – qui ont entamé une sérénade commune, dans une émission en prime time, pour célébrer la victoire de la démocratie avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, ont, pourtant, à eux trois, ruiné l’ordre mondial post-soviétique.

Bill Clinton a perdu la Russie, George Bush Jr a perdu l’Irak, Barack Obama a perdu la Libye et la Syrie. Donald Trump et Joe Biden, l’Afghanistan. L’occasion d’une vie de stabiliser, démilitariser et désarmer a été sacrifiée face à l’exceptionnalisme américain.

Au vu de ce bilan, il en faudrait plus pour l’Amérique pour gagner les faveurs des peuples arabes et les convaincre des vertus de la démocratie à l’occidentale.

Mike Pompeo et la bouteille de Whisky à 5.800 dollars.

Selon le New York Times, le gouvernement américain cherche à savoir ce qu’il est advenu d’une bouteille de whisky de 5.800 dollars offerte par le Japon à l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo.

Les fonctionnaires du gouvernement américain ont le droit de garder les cadeaux d’une valeur inférieure à 390 dollars, mais doivent acheter tout ce qui dépasse cette valeur.

Un avocat de M. Pompeo a déclaré que l’ancien secrétaire d’État, qui a également été chef de la CIA, n’avait aucune connaissance du sort de la précieuse bouteille de whisky. Le journal ajoute qu’il est inhabituel pour le département d’État de déclarer publiquement que l’on ignore où se trouve un objet.

Toute la question est de savoir si Mike Pompeo a proféré ses accusations contre l’Iran, en état de sobriété ou d’ébriété. Une bouteille de Whisky à 5.800 dollars, il est vrai, peut créer une forme d’ivresse incontrôlée.

Sur ce lien, l’affaire de la bouteille de Whisky à 5.800 dollars : https://www.rtl.fr/actu/international/etats-unis-une-bouteille-de-whisky-offerte-a-mike-pompeo-activement-recherchee-7900059389

Notes
  1. La dépêche d’Ems est un imbroglio diplomatique, qui a servi de prétexte pour engager la guerre franco-allemande de 1870 : il s’agit principalement d’un télégramme officiel envoyé le 13 juillet 1870 par le chancelier Otto von Bismarck à toutes les ambassades, en s’inspirant d’un article publié la veille par le Deutsche Allgemeine Zeitung sur un très court dialogue entre le roi de Prusse Guillaume Ier et l’ambassadeur de France à Berlin.
  2. L’incident du Golfe de Tonkin: une attaque imaginaire contre un bâtiment de guerre américain permet au président Lyndon Johnson d’ordonner des bombardements massifs sur le Nord-Vietnam. L’affaire sera à l’origine du déclenchement véritable de la guerre du Vietnam qui ne terminera dix ans plus tard, en 1975,par la défaite des États-Unis. Les Américains ont fabriqué de toutes pièces cette attaque contre un de leurs navires pour se servir de ce faux incident en vue d’intensifier la guerre contre le Nord Vietnam. Ce mensonge d’état est resté longtemps enfoui dans les archives de l’agence de renseignement, La NSA.
Illustration

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mike_Pompeo_by_Gage_Skidmore.jpg