Friday, November 22, 2024
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De la géopolitique et de la religion 1/2

Ce dossier en deux volets est publié à l’occasion du 57ème anniversaire de l’adoption de la Résolution 242 du Conseil…

Par : René Naba - dans : Analyse - le 22 novembre 2024

Ce dossier en deux volets est publié à l’occasion du 57ème anniversaire de l’adoption de la Résolution 242 du Conseil de sécurité portant règlement du conflit israélo-arabe


Le “déluge al Aqsa” et l’impérieuse nécessité de la création d’un état Palestinien, un impératif catégorique pour la sécurité occidentale.

L’édification d’un état palestinien, à tout le moins pour la diplomatie américaine, s’impose désormais comme un impératif catégorique, comme une impérieuse nécessité pour la sécurité occidentale, à tout le moins pour la diplomatie américaine, depuis l’opération “déluge al Aqsa”, l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, contre Israël.

Mais ce projet longtemps ignoré, voire vilipendé, par la doxa officielle occidentale au nom du fallacieux argument de la sécurité d’Israël, demeure vague dans son contenu et ses contours, sans qu’il ait été possible de savoir s’il s’agit d’un état indépendant, doté des attributs de la souveraineté  ou plus simplement d’un état croupion, voire d’un bantoustan qui constituerait un solde de tout compte d’un conflit qui a grangréné les relations entre le Monde arabe et l’Occident, et, par extension, le Monde Musulman et l’Occident depuis plus d’un siècle.

Pourtant, les textes internationaux, –tant la Résolution 181 du 29 Novembre 1947 de l’Assemblée générale des Nations Unies, que la Résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU, du 22 Novembre 1967– sont d’une grande clarté sur ce sujet, quand bien même les États Unis, chef de file du “Monde Libre” et porte étendard des valeurs universelles du Droit et de la Justice, se sont autorisés des entorses majeures aux principes hautement proclamés par leurs officiels, en reconnaissant par exemple Jérusalem comme capitale d’Israël, ou en transférant leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem,

Ou encore en cautionnant, parallèlement, la judaïsation rampante, tant de la Cisjordanie et du secteur arabe de la Ville Sainte.

Longtemps complaisante, sinon complice, l’administration américaine s’est activée depuis la guerre israélo-palestinienne à crever cet abcès de fixation, en plaçant toutefois la barre très haut: Etat Palestinien démilitarisé; Reconnaissance d’Israël par l’Arabie saoudite et le Qatar;  Reconstruction de l’enclave de Gaza aux frais des pétromonarchies arabes, éxonérant ainsi Israël de la responsabilité de ce désastre humain, économique et écologique; Force d’interposition de pays de l’Otan, dont la Turquie et des alliés arabes de Wahington (Arabie saoudite, Abou Dhabi, Egypte), ignorant totalement les forces hostiles à l’ancienne hégémonie israélo-américaine dans la zone, l’axe de la contestation agrégé autour de l’Iran, qui ont apporté une contribution significative à la guerre de Gaza aux côtés des Palestiniens contre Israël, notamment le Hezbollah libanais et les Houthistes du Yémen et le Hachd Al Chaabi d’Irak. Au vu de ses propositions, la démarche américaine relève du surréalisme politique.

Les États-Unis auraient provoqué des « changements de régime » dans plus de 70 pays depuis la Seconde Guerre mondiale. A l’époque contemporaine, impliqués directement ou indirectement dans des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, au Yémen, en Somalie, en Ukraine, auparavant en Iran (Mossadegh-1953), au Guatemala (1954), au Liban (1975-1990) et au Vietnam (1986-1975), sans parler du plan Condor de subversion anticommuniste en Amérique Latine, dans la décennie 1970.

Depuis 2001, soit depuis le raid terroriste du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyperpuissance américaine, les États-Unis et leurs alliés ont largué au moins 326 000 bombes et missiles sur des pays de la région Moyen-Orient élargi/Afrique du Nord. C’est la conclusion des nouvelles recherches de  Medea Benjamin et Nicolas J.S. Davies du groupe anti-guerre CODEPINK… Sans avoir réussi ni à façonner la zone à leur image, ni réussi à briser l’échine de sa population.

Retour sur ce mic-mac

1- De la géopolitique du Monde arabo-musulman

Au hit-parade des phobies occidentales, les arabes et les musulmans occupent la première place, quand bien même les pays occidentaux sont redevables d’une part de leur liberté au monde arabo-musulman, au titre de leur contribution aux deux Guerres mondiales du XX me siècle, quand bien même l’Occident est redevable d’une part de l’implosion de l’Union soviétique à la contribution arabe.

Le XX me siècle a connu le réveil politique de l’Islam mettant un terme à quatorze siècles de léthargie ottomane et de sujétion coloniale. Un réveil propulsé par la découverte du pétrole doublé d’un réveil d’une conscience politique, parfois attisée par des puissances coloniales occidentales nullement désintéressées. Le dévouement du Colonel Lawrence d’Arabie en faveur de la dynastie hachémite, de même que celle des Américains en faveur de l’Arabie saoudite, demeurent vivace dans les mémoires.

Si la découverte du pétrole a aiguisé les appétits des grandes puissances, entraînant, après la 1 ère guerre mondiale, le démembrement de l’Empire ottoman, en 1918, et le partage du Moyen orient en zone d’influence, le réveil de la conscience politique de l’Islam s’est déclenché dans la foulée de la 2eme guerre mondiale.

La défaite de Palestine (1948) a en effet inauguré une décennie de coups d’État (Egypte, Syrie, Libye, Irak, Tunisie, Soudan, Yémen).

La défaite française de Dien Bien Phu (1954), au Vietnam, -première défaite d’un pays occidental face à un peuple du tiers monde colonisé, de surcroît puissance atomique- a déclenché les guerres de libération nationale, au Yémen contre le protectorat britannique à Aden, en Algérie contre la France notamment, attisées par la nationalisation du Canal de Suez, en 1956, par Nasser, première nationalisation réussie du tiers monde. Prolongeant les indépendances de l’Inde et du Pakistan, elle a conduit les puissances coloniales européennes a amorcé une phase de décolonisation massive et l’accession à l’indépendance de grands pays musulmans (Indonésie, Malaisie, Nigeria, Algérie, Maroc).

2 – L’incendie de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem, acte de naissance de l’Islam politique

L’incendie de la Mosquée d’«Al-Aqsa», le 21 Août 1069, survenue deux ans après la défaite arabe de juin 1967, dans un climat exacerbé par une ambiance de catastrophisme et d’humiliation, va servir de détonateur à la résurgence du sentiment religieux dans l’espace arabo-musulman avec pour inéluctable conséquence la marginalisation progressive du nationalisme arabe, le fer de lance de la revendication indépendantiste de la période post-coloniale qui a suivi la II me Guerre mondiale (1939-1945).

La mise à feu du Dôme de la Mosquée, le 21 Août 1969, a été d’emblée perçue comme le prélude à la judaïsation rampante du secteur arabe de la Ville Sainte de Jérusalem. Elle mettra en ébullition le monde arabe et musulman et favorisera leur jonction symbolique en donnant lieu à la tenue du premier sommet islamique contemporain, le 1er septembre 1969, à Rabat, sous l’égide des monarques arabes pro américains, Fayçal d’Arabie et Hassan II du Maroc.

Epaulés en la circonstance par le Chah d’Iran Reza Pahlévi, et le Pakistan, le plus grand état islamique après l’Indonésie et une des grandes puissances militaires d’Asie.

A ce titre, l’incendie du troisième Haut Lieu Saint de l’Islam apparaît rétrospectivement comme l’acte de naissance de l’islamisme politique, une date fondatrice de l’histoire de la sphère arabo-musulmane, devenu au fil des jours un des défis majeurs de l’histoire contemporaine.

L’incendie de la Mosquée Al Aqsa a donné naissance à l’organisation de la coopération (OCI), le forum diplomatique structurant l’Islam à l’époque contemporaine, regroupe 55 membres, représentant une communauté de fidèles de 1, 5 milliards de musulmans, (autant que la religion chrétienne), le 5eme de l’humanité, dont quinze pays producteurs de pétrole, qui en fait un poids lourd de l’économie internationale.

Le déploiement de cette religion de dimension planétaire est de portée stratégique. S’étendant sur cinq continents, le Monde musulman se situe à l’intersection du Monde européen et du Monde indien. Renfermant les 2/3 des ressources énergétiques mondiales, il contrôle quatre des principales voies de navigation transocéaniques (Détroit de Gibraltar, le Canal de Suez, le Détroit d’Ormuz) avec en prime le Détroit des Dardanelles).

Un ensemble désigné par les stratèges néoconservateurs par le vocable de

«The Muslim Belt», la ceinture verte de l’espace musulman, ayant vocation à encercler le « Heartland » eurasiatique (la Chine et la Russie) qui détient les clés de la maîtrise du monde.

Tous les grands protagonistes de l’Islam sont présents sur ce grand échiquier, y compris les déclinaisons dégénératives de l’Islam Takfiriste, Al Qaida, Daech, toutes issues de la Confrérie des Frères Musulmans,  la plus ancienne formation transnationale du Monde arabe.

Mais pour le malheur des Musulmans, la religion musulmane a été instrumentalisée dans des conflits qui lui étaient totalement étranger, notamment par les pays occidentaux au plus fort de la guerre froide soviéto-américaine (1945-2000), au profit de l’OTAN, au détriment de l’Union soviétique, pourtant principal ravitailleur militaire des principaux pays du champ de bataille de la Palestine (Egypte, Syrie, OLP,) et des pays de soutien (Irak, Algérie, Libye, Soudan, Yémen, Somalie), soit au total 9 pays arabes, près de la moitié des pays membres de la Ligue arabe.

3 – La mutation de l’Islam sunnite en Islam wahhabite

La mutation de l’Islam sunnite en Islam wahhabite, à la faveur de l’embargo pétrolier décrété par l’Arabie saoudite en soutien à l’Egypte et à la Syrie, lors de la guerre d’octobre 2972, a en effet signé «l’adieu aux armes» des pays arabes et sa reddition à l’Imperium israélo-américain, dont le signe le plus manifeste aura été le ralliement aux pétromonarchies du mouvement palestinien Hamas, l’unique mouvement de guérilla sunnite au monde arabe, lors de la séquence dite du «printemps arabe», en 2011.

La première conséquence de cette mutation a été la mise sous tutelle monarchique de la Ligue Arabe : Une constellation des huit monarchies arabes (les six pétromonarchies avec en supplément, la Jordanie et le Maroc), qui disposent d’une majorité de blocage au sein de la Ligue arabe, en association avec deux pays de taille.

Avec en complément, deux pays de vieilles civilisations au glorieux palmarès dans les annales des guerres d’indépendance du Monde arabe : Djibouti, exorbitée par sa surconsommation abusive du Qat anesthésiant, frappée par ailleurs d’une lourde servitude qui hypothèque sa souveraineté avec la présence sur son minuscule territoire d’une base franco américaine, ainsi que les Comores, un confetti de l’ancien empire français.

4- Du pacte de défense interarabe au partenariat militaire islamo-atlantiste

Au pacte de défense interarabe se substitue alors un partenariat militaire islamo atlantiste doublé d’une coopération souterraine entre les pétromonarchies et Israël, notamment pour la protection des champs pétroliers d’Abou Dhabi, dans la région frontalière entre le sultanat d’Oman et l’Emirat et d’une convergence diplomatique entre l’Etat Hébreu, le Qatar et les deux monarchies hors zone du Golfe, le Maroc et la Jordanie.

5- Les normalisateurs abrahamiques

Dix ans après la défection du Hamas, la deuxième mutation majeure est intervenue dans la phase terminale de la séquence du «printemps arabe», alors que les pays à structure républicaine (Syrie, Libye, Yémen) avaient implosé sous les coups de boutoir des groupements islamistes takfiristes, dégageant la voie à la normalisation abrahamique des pétromonarchies (Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Maroc) en sus du Soudan.

Le signe le plus manifeste du désengagement sunnite aura été non seulement la léthargie du Monde arabe face au blocus israélien de Beyrouth, en 1982, la participation de l’Egypte de Moubarak au blocus de Gaza, en 2008, puis le ralliement aux pétromonarchies du mouvement palestinien Hamas, lors de la séquence dite du « printemps arabe » (2011-20921)  mais aussi et surtout la renonciation par Mahmoud Abbas au «Droit au retour» des Palestiniens, quêtant la faveur de visiter sa ville natale de Safed, avec promesse de ne pas s’y installer dans une pathétique prestation à l’occasion du 95eme anniversaire de la promesse Balfour.

Hôte de la Syrie pendant seize ans, le Hamas, unique mouvement de guérilla sunnite du Monde arabe, s’exfiltrera ainsi du champ de bataille par son alignement sectaire sur les alliés souterrains d’Israël.

L’implication de la brigade palestinienne d’Al-Yarmouk dans les combats anti Assad en Syrie aux côtés de l’opposition syrienne armée, -et non en Palestine-, dont le fait d’armes le plus glorieux aura été la capture, le 7 mars 2013, de vingt un «Casques Bleus» de l’ONU sur le Golan syrien, dans le no man’s land syro-israélien, -et non contre un objectif israélien-achèvera de déconsidérer la lutte nationale palestinienne, illustration symptomatique d’une déflagration mentale.

Cette double mutation est intervenue dans la foulée de la visite de l’Emir du Qatar, l’automne 2012, à l’enclave palestinienne de Gaza. Le dernier sommet arabe de Doha, en avril 2013, constitue à cet égard un chef d’œuvre de mystification. Brièvement tenu sous les auspices du Qatar, le démiurge moderne du Monde arabe, le sommet s’est borné à proposer la création d’un fonds pour Jérusalem d’un milliard de dollars, auquel son émirat contribuerait à hauteur de 250 millions. Un milliard de dollars pour Al Qods et rien pour l’autorité palestinienne, alors que le Qatar finance le mouvement islamiste Hamas, grand rival de Mahmoud Abbas, qui contrôle la bande de Gaza. S’agissait-il de marginaliser l’Autorité palestinienne, pourtant reconnue par la communauté internationale comme l’interlocuteur d’Israël pour faire la paix au profit de ses amis islamistes liés aux Frères Musulmans ? Un milliard de dollars pour Al Qods contre vingt milliards de dollars pour l’organisation du “Mundial” du Foot au Qatar, en 2022… La Palestine pour bon nombre de pétromonarchies devient à ce prix un alibi bon marché.

L’Afghanistan, dans la décennie 1980, la Syrie, trente ans plus tard, dans la décennie 2010, auront eu une fonction dérivative aux problèmes internes des pétromonarchies alors que l’ère de l’après pétrole pointe dangereusement à l’horizon.

Un double déroutement pour un sursis des principaux ravitailleurs énergétiques de l’économie occidentale :

  • Déroutement du combat pour la libération de la Palestine vers Kaboul, à des milliers de kms de Jérusalem
  • Déroutement du flux révolutionnaire arabe du Golfe (Bahreïn, Yémen) vers les rives de la Méditerranée (Libye, Syrie).

En dix ans, parallèlement au bradage de la Palestine, l’Irak et la Syrie, les deux pays baasistes ont été la cible d’une offensive islamo atlantiste, de même que la Libye détruite par une coalition des anciennes puissances coloniales occidentales et leurs obligés monarchiques arabes ;  Le Soudan démantelé au mépris du principe de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme, aménageant une double plateforme opérationnelle israélienne aux deux extrémités du Monde arabe, au Sud Soudan, sur la versant africain du Monde arabe, dans le périmètre du Nil, la veine jugulaire de l’Egypte, au Kurdistan irakien, à la charnière de l’Irak et de l’Iran.

6 – La dimension planétaire du Djihad

Le Djihad a pris une dimension planétaire conforme à la dimension d‘une économie mondialisée par substitution des pétromonarchies aux caïds de la drogue dans le financement de la contre révolution mondiale. Dans la décennie 1990-2000, comme dans la décennie 2010 pour contrer le printemps arabe.

Si la Guerre du Vietnam (1955-1975), de même que la contre-révolution en Amérique latine, notamment la répression anti castriste, ainsi que la guerre anti soviétique d’Afghanistan (1980-1989) ont pu être largement financées par le trafic de drogue, l’irruption des islamistes sur la scène politique algérienne signera la première concrétisation du financement pétro monarchique de la contestation populaire de grande ampleur dans les pays arabes, préludant aux expéditions atlantistes de Libye et de Syrie.

Un tel retournement de situation aurait dû satisfaire la fille du Nil en hébreu. Apparemment pas, à en juger par la poursuite des imprécations de ses fidèles sur la toile.

7 – La tentative de révisionnisme anti arabe de Philippe Val

L’ancrage du fait arabe et musulman dans le paysage européen, avec la crainte attisée d’une manière sous-jacente d’une nouvelle invasion barbare, a donné lieu à diverses tentatives sinon de falsification de l’Histoire à tout le moins de distorsion des faits historiques.

L’une des plus célèbres tentatives de relecture de l’histoire aura été celle de Philippe Val, ancien directeur de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et directeur de France Inter, qui avait imputé la collaboration vichyste anti-juive à «la politique arabe de la France».

Un raccourci non audacieux mais hasardeux dont la pertinence est démontrée dans ce lien, que les lecteurs sont vivement invités à en savourer toute la substance.

Comme quoi l’ignorance ne s’apprend pas. Philippe Val ignorait son ignorance, ce qui ne l’as pas empêché d’accéder à de hautes fonctions dans le service public de l’audiovisuel public français. Comme quoi l’ignorance n’est pas, non plus, un handicap au magistère moral.

Et les Arabes dans tout cela, qu’ont-ils glané ? Une islamophobie sans doute l’une des plus virulentes de l’histoire dans la sphère occidentale. Le mépris du reste de la planète devant l’affligeant spectacle d’un quintette de roitelet sur la défensive, dilapidant des fortunes royales pour la survie de dynasties chétives.

Plus de cent ans après l‘accord Sykes-Picot portant partage du Moyen orient en zone d’influence française et anglaise, près de cent ans après la promesse Balfour portant création d’un «Foyer national juif» en Palestine, le Monde arabe est de nouveau la cible d’une nouvelle entreprise de colonisation de la part des Occidentaux avec cette fois le concours des pétromonarchies, inexistants à l’époque de la première colonisation et qui n’ont jamais participé aux guerres de libérations du Monde arabe…. Les principaux commanditaires du mercenariat contemporain, les fossoyeurs du destin arabe.

8 – L’Islam, otage du Wahhabisme

Le plus jeune Royaume parmi les grands décideurs de la planète, l’Arabie saoudite, se voulait un phare d’un monde marqué par la renaissance de la sphère musulmane, après quatorze siècles de léthargie ottomane et de sujétion coloniale.

Esclave des Anglais au XX me siècle, Sous dépendance américaine au XXI me siècle, pour la survie de son trône, ce pays quasi centenaire, constamment gouverné par des gérontocrates depuis sa fondation en 1929, aura été l’incubateur absolu du djihadisme erratique dans toutes ses  bouddhas de Bâmiyân et des sanctuaires de Tombouctou, la meilleure justification à l’islamophobie occidentale.

Le meilleur alibi à l’impunité d’Israël et à sa sanctuarisation. Médine, Al Madina al-Mounawara, la ville illuminée, sous-tend un royaume des ténèbres.

L’appropriation d’une religion planétaire, son interprétation dans un sens ultra restrictif, régressif et répressif ainsi que son instrumentalisation à des fins politiques au service des anciens colonisateurs du Monde arabe et musulman, relève de l’imposture.

Seul grand vainqueur de cette séquence aura été Israël, qui aura parachevé la phagocytose de la Palestine, alors que les pays arabes s’épuisent dans d’interminables guerres de religion dans la pure tradition de l’Europe médiévale, à la grande satisfaction du camp atlantiste, son ancien colonisateur.

Mais «Déluge Al Aqsa» des mouvements islamistes palestiniens de Gaza, –le Hamas et le jihad islamique – contre Israël, le 7 Octobre 2023, — l’offensive militaire la plus réussie du XXI me siècle–, a remis en cause l’acquis israélien, au grand désespoir des normalisateurs abrahamiques et de leur parrain absolu, les États Unis…. Réhabilitant accessoirement le Hamas de sa défection printanière.

L’extension du théâtre des opérations à la Mer rouge, avec l’implication militaire directe des Etats Unis et du Royaume Uni contre les Houthistes du Yémen, l’intervention directe des forces contestataires à l’hégémonie israélo-américaine dans la zone contre les bases américaines en Syrie et en Irak; la durée anormalement longue de la confrontation israélo-palestinienne dans l’enclave de Gaza;

De même que le nombre élevé des victimes tant du côté israélien que du côté palestinien paraissent avoir induit un nouveau bouleversement géostratégique de la zone, en faisant resurgir l’impérieuse nécessité de la création d’un Etat Palestinien indépendant, un projet que les Occidentaux ont voulu enterrer par leurs complaisances et la connivence des pétromonarchies, au profit d’un grand Israël, désormais considérablement discrédité auprès de l’opinion internationale.

Avec l’annonce de l’Espagne, de  l’Irlande, de la Norvège, de la Slovénie et de l’Arménie, 148 des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies reconnaissent officiellement l’Etat de Palestine, mais aucune grande puissance occidentale ou membre du G7 ne l’a fait.

Particulièrement le noyau dur de l’Otan : Les Etats Unis, éradicateurs des Indiens d’Amérique, le Royaume Uni, artisan de la promesse Balfour portant création d’un “foyer national juif en Palestine”, l’Allemagne, artisan du génocide hitlérien et la France, caution du génocide juif du fait de la collaboration vichyste avec le régime nazi.

Ah les contraintes de la “solidarité expiatoire” avec Israël du fait du génocide juif commis par les Occidentaux (Allemagne, France) au XXme siècle. Une tache indélébile. Un péché inexpiable.

Illustration

Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 7 juin 1967 à New York / afp.com