Friday, November 22, 2024
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Chronologie du Liban, de 1916 à 2007

Pour une mise en perspective et une meilleure compréhension de la situation, ci-joint une chronologie des événements depuis le déclenchement…

Par : René Naba - dans : Analyse Liban - le 23 septembre 2007

Pour une mise en perspective et une meilleure compréhension de la situation, ci-joint une chronologie des événements depuis le déclenchement de la guerre du Liban en 1975. Une chronologie factuelle non exhaustive qui met en relief les incessantes interventions des puissances régionales -Israël et Syrie- et de leurs parrains respectifs -les Etats-Unis et l’Union soviétique- dans un pays qui fut le baromètre politique de toute une région pendant un demi siècle.

La guerre du Liban passera dans l’histoire comme la première guerre civile urbaine de l’époque contemporaine, le champ d’expérimentation des nettoyages ethniques qui connaîtront leur essor dans la décennie 1990 avec les guerres de l’ex-Yougoslavie, le polygone de tir permanent de l’après Vietnam.

La guerre du Liban a duré quinze ans, de la chute de Pnom Penh et Saigon, les deux bastions américains en Asie -à l’apogée de la guerre froide soviéto-américaine, à la 1e guerre du Golfe contre l’Irak (1990) – dans la foulée de l’implosion de l’empire soviétique. Elle a fait, à ce titre, l’objet d’enseignement dans les Académies militaires.
Elle a également donné lieu à une abondante littérature tant exégétique, que partisane, que polémique, que romanesque.

1916

Accords secrets de Sykes-Picot portant sur le démembrement de l’Empire ottoman et le partage du Proche-Orient. L’accord conclu entre la Grande-Bretagne et la France donne mandat à la France sur le Grand-Liban où elle y institutionnalise le confessionnalisme (répartition du pouvoir sur une base confessionnelle) et l’hégémonie maronite.

1920

La Conférence de San Remo donne à la France un mandat, sur la Syrie et le Liban, que la SDN confirme en 1922.

Juillet 1941

La Grande-Bretagne occupe les deux tiers du pays.

1943

Le Liban, sous mandat français depuis 1920, accède à l’indépendance le 22 novembre.

Mai 1945

Soulèvement en Syrie contre les troupes françaises. La Grande-Bretagne demande et obtient un cessez-le-feu et le transfert entre ses propres mains du commandement militaire.

1946

Évacuation des troupes françaises.

Mai/septembre 1958

Guerre civile. Le président Camille Chamoun, accusé de mener une politique pro-occidentale par les nationalistes arabes, fait appel aux Américains qui débarquent en juillet. Les troupes se retirent après l’élection à la présidence du général Fouad Chehab.

28 décembre 1968

En représailles à une opération de commandos palestiniens en Israël, raid israélien contre l’aéroport de Beyrouth, qui entraîne la destruction de la flotte commerciale libanaise de la MEA (Middle East Airlines).

6 janvier 1969

Embargo de la France sur les livraisons de matériel militaire à destination d’Israël, à la suite du raid israélien contre l’aéroport de Beyrouth, le 28 décembre 1968.

12 Novembre 1969

Aux termes de six mois d’affrontements militaires libano-palestiniens,les «accords du Caire» légalisent la présence palestinienne dans les camps palestiniens du Liban.

1970

Après les sanglants affrontements de « Septembre noir » en Jordanie, l’Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat se replie au Liban.

11 avril 1973

Raid israélien contre le centre de Beyrouth qui coûte la vie à trois dirigeants palestiniens (Kamal Nasser, porte-parole de l’OLP, Youssef al-Najjar, ministre de l’intérieur du Fatah et Kamal Adouane, responsable de la jeunesse palestinienne. Des opérations militaires et des représailles entre Israéliens et Palestiniens sur le territoire libanais enveniment les relations entre les Palestiniens et l’Etat libanais. Ils donnent lieu aux accords de Melkart, quatre mois avant le déclenchement de la 3eme guerre israélo-arabe, en octobre 1973, marquée par le franchissement du canal de Suez par les Egyptiens et la destruction de la ligne Barlev.

13 avril 1975

La guerre commence dans la banlieue sud est de Beyrouth de Aïn el Remmaneh par le mitraillage d’un car palestinien roulant aux abords de cette agglomération chrétienne faisant 27 morts palestiniens, qui déclenche les premiers accrochages armés entre les deux camps.

17 septembre 1975

Jusque-là confinée à la périphérie de la capitale, la guerre gagne le coeur historique de Beyrouth, à l’époque Métropole économique et culturelle du Moyen orient. Les vieux souks du centre-ville de Beyrouth sont incendiés. Une ligne de démarcation coupe Beyrouth en deux.

1er juin 1976

À la demande du camp chrétien, en difficulté, et avec l’aval des Etats-Unis, la Syrie intervient militairement au Liban pour séparer les belligérants. Le sommet arabe de Riyad établit une « force d’interposition entre les belligérants (la force arabe de dissuasion- FAD).

5 août 1976

Chute du camp palestinien de Tall-El Zaatar dans la banlieue est de Beyrouth, après un siège de soixante jours, assurant ainsi le nettoyage ethnique de la capitale libanaise ainsi que la continuité territoriale de la zone chrétienne.

16 mars 1977

Assassinat de Kamal Joumblatt, leader druze et chef de la coalition palestino-progressiste.

14 mars 1978

Invasion du Sud-Liban par l’armée israélienne et création d’une « zone de sécurité » destinée à protéger le nord d’Israël avec l’aide de supplétifs chrétiens dissidents de l’armée libanaise sous l’autorité du commandant Saad Haddad.

19 mars 1978

Résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige « le retrait immédiat et inconditionnel » des forces israéliennes du Liban. Mise en place de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

31 août 1978

Disparition de l’imam Moussa el Sadr, chef spirituel et politique des chiites libanais, au cours d’un voyage en Libye.

2 au 9 octobre 1978

Le bombardement par les forces syriennes du secteur chrétien de Achrafieh à Beyrouth-Est atteint son point culminant. Le blocus de la localité dure depuis trois mois. La flambée de violence coïncide avec les tractations diplomatiques égypto-israéliennes ayant abouti au voyage du président Anouar el Sadate à Jérusalem (le 19 Novembre 1978).

26 mars 1979

Traité de paix égypto-israélien, dit Traité de Washnigton, premier traité de paix entre Israël et un état arabe. L’Egypte est mis au ban de la Ligue arabe.

Avril 1979

Le commandant Haddad proclame l’indépendance des zones chrétiennes du Sud-Liban et donne à sa milice le nom d’Armée du Liban Sud (ALS).?

Août 1979

Retrait des contingents arabes de la FAD sauf le contingent syrien.

19 au 31 décembre 1980

Les Forces libanaises tentent de relier la ville de Zahlé dans la Bekaa à la zone chrétienne. L’armée syrienne exerce un blocus sur la ville.

28 et 29 avril 1981

L’aviation israélienne bombarde des positions syriennes dans la plaine de la Bekaa pour diminuer la pression sur les chrétiens à Zahlé. La Syrie installe des missiles anti-aériens. Les Etats-Unis interviennent diplomatiquement pour résoudre la crise.

6 juin 1982

L’armée israélienne envahit le Liban. Beyrouth est la première et seule capitale à être assiégée. Beyrouth-Ouest est soumise à un siège de deux mois, bombardée par terre, air et mer. L’eau et l’électricité sont coupées. Certaines bases de l’armée syrienne sont bombardées par l’aviation israélienne.

20 août 1982

Les Etats-Unis obtiennent un accord de cessez-le-feu qui permet aux forces palestiniennes d’évacuer le Liban vers la Tunisie et aux forces syriennes de se replier dans la Bekaa. Une force multinationale occidentale, regroupant des marines américains, des parachutistes français et des bersaglieri italiens supervisent l’application de l’accord.

14 septembre 1982

Assassinat du président de la République élu mais pas encore investi Bachir Gemayel. Il était chef des Forces libanaises, principale milice chrétienne.
Yasser Arafat, chef de l’OLP, qui venait tout juste de perdre son sanctuaire de Beyrouth, est reçu le jour même par le Pape Jean-Paul II, une visite qui marque le début de la mise sur orbite diplomatique européenne du chef palestinien.

16 septembre 1982

En réaction à l »assassinat de leur chef Bachir Gemayel, les milices chrétiennes soutenues par l’armée israélienne pénètrent dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila et se livrent à des massacres faisant, selon les bilans, de 800 morts (selon les phalangistes) à 3000 morts, selon les Palestiniens. Le général Ariel Sharon, ministre israélien de la défense, mis en cause dans les massacres de Sabra-Chatila, démissionne du gouvernement de m. Menahem Begin.

18 avril 1983

Une voiture piégée détruit une partie du siège de l’ambassade américaine à Beyrouth. L’attentat fait plus de 50 morts. Une organisation clandestine « le Jihad islamique » revendique l’attentat

17 mai 1983

Signature d’un traité de paix entre Israël et le Liban: « l’accord du 17 mai » censé régir le retrait de l’armée israélienne du Liban, est ratifié par le Parlement libanais, mais jamais promulgué par le Président de la République.

1er septembre 1983

Le Président de la République, Amine Gemayel, demande officiellement à la Syrie de retirer ses troupes du Liban.

7 septembre 1983

Retrait surprise des forces israéliennes de la région du Chouf dans la montagne libanaise, laissant face-à-face deux milices rivales: les chrétiens des Forces libanaises et les Druzes du Parti Socialiste Progressiste. La « guerre de la montagne » qui s’ensuit provoque l’exode de dizaines de milliers de chrétiens

23 octobre 1983

Attentat du Jihad islamique contre le siège des marines américains près de l’aéroport et le Drakkar, siège des parachutistes français. 241 marines et 58 « paras » sont victimes des camions piégés.

31 octobre 1983

Ouverture du congrès national de réconciliation à Genève qui réunit les chefs des différents partis et milices et des responsables libanais et syriens.

Novembre 1983

Un attentat-suicide contre le quartier général israélien à Tyr fait 62 victimes.?

Novembre-décembre 1983

Affrontements entre l’OLP et les Syriens, appuyés par des dissidents palestiniens à Tripoli. Yasser Arafat et 4 000 de ses partisans sont évacués sous protection française.

6 février 1984

Beyrouth Ouest tombe sous le contrôle des milices chiites. La Force multinationale occidentale se redéploie en Mer face au Liban. La plus forte concentration navale de l’après Vietnam est en position au large de Beyrouth, avec près d’une quarantaine de bâtiments de guerre des flottes occidentales.

12 mars 1984

Ouverture de la 2me session de la conférence de réconciliation inter-libanaise à Lausanne entre les belligérants libanais.

Mars-avril 1985

La France met à la disposition de l’Irak en guerre contre l’Iran, des avions « super-étendards » à long rayon d’action. La spirale des otages occidentaux s’engrange à Beyrouth avec l’enlèvement de deux diplomates français Marcel Carton et Marcel Fontaine par le Jihad islamique.

Avril 1985

Il y a dix ans éclatait la guerre du Liban

Mai-juin 1985

Première «guerre des camps». Affrontements entre la milice chiite Amal, soutenue par une partie de l’armée libanaise, et les Palestiniens de Sabra et Chatila font 700 morts dans les camps de réfugiés.

Juin 1985

Fin du retrait de l’armée israélienne du Liban, à l’exception d’une zone-tampon au sud, laissée sous le contrôle de l’Armée du Liban Sud de l’officier dissident libanais Antoine Lahad.

15 septembre 1985

L’armée syrienne écrase les mouvements intégristes à Tripoli, deuxième ville du pays au Nord du Liban.

Octobre 1985

Accord pour un arrêt des combats entre les trois principales milices libanaises: Amal (chiite), PSP (druze) et Forces libanaises (chrétienne). Le président Gemayel s’oppose à cet accord.

21 février 1987

Les forces spéciales syriennes investissent Beyrouth-Ouest, sur le point de tomber entre les mains des forces druzes et chiites du parti Amal.

1er juin 1987

Le chef du gouvernement « d’union nationale », Rachid Karamé, est assassiné. Il est remplacé par Salim Hoss.

Mai 1988

Les combats pour le leadership de la banlieue chiite du sud de Beyrouth mettent aux prises les deux formations paramilitaires de cette communauté –Amal et le Hezbollah (créée en 1982 au Sud Liban, à la suite de l’invasion israélienne)–, faisant 600 morts en deux semaines. L’armée syrienne s’interpose entre ces deux belligérants, ses futurs alliés.

Août 1988

L’élection présidentielle est reportée, le quorum n’étant pas atteint. Le président Gemayel n’est pas remplacé à la fin de son mandat en septembre. Il désigne le commandant des forces armées, le général Aoun, pour former un gouvernement provisoire. Les musulmans ne le reconnaissent pas, et forment un gouvernement parallèle à Beyrouth Ouest, dirigé par Salim Hoss.

23 septembre 1988

Fin du mandat présidentiel d’Amine Gemayel. Les élections d’un nouveau président n’ont pas lieu. Le président sortant désigne le commandant en chef de l’armée, le général maronite Michel Aoun, pour présider un cabinet intermédiaire chargé d’organiser les élections présidentielles. Le chef du gouvernement en place, Salim Hoss, ne reconnaît pas le nouveau gouvernement. Il y aura désormais deux gouvernements, celui du général Aoun à l’Est et celui de Salim Hoss à l’Ouest, appuyé par la Syrie.

14 mars 1989

Le général Aoun lance une « guerre de libération » contre la Syrie. Si la puissance de la Syrie est de loin plus grande que celle de la fraction de l’armée libanaise contrôlée par le général Aoun, la prise de position bénéficie de l’appui de la communauté internationale, de la France en particulier, ainsi que d’armes irakiennes fournies par le régime de Saddam Hussein.

1er au 24 octobre 1989

Les députés libanais, élus en 1972, négocient dans la ville saoudienne de Taëf les accords qui devront mettre fin à la guerre, sous l’égide d’une commission tripartite arabe formée de l’Arabie Saoudite, du Maroc et de l’Algérie. Le général Aoun refuse l’accord et dissout le Parlement libanais.

5 novembre 1989

Les députés votent les amendements constitutionnels de Taëf, qui comprennent le rééquilibrage des pouvoirs entre le Président de la République maronite, le président de la Chambre des députés chiite et le chef du gouvernement sunnite.
Le texte reconnaît l’arabité du Liban et demande l’établissement de relations de fraternité avec la Syrie. Il stipule notamment que deux ans après l’adoption de l’accord par le Parlement, les forces syriennes devront se replier vers la Bekaa. Le député René Moawad est élu Président de la République.

22 novembre 1989

Le président élu René Moawad est assassiné. Elias Hraoui est élu président.

30 janvier 1990

Déclenchement de la guerre dite « d’élimination » intra-chrétienne entre les Forces libanaises de Samir Geagea et l’Armée libanaise du général Aoun.

13 octobre 1990

L’armée syrienne complète son occupation du Liban en envahissant les régions contrôlées par le général Michel Aoun, et en utilisant pour la première fois son aviation. Le général Aoun est exilé en France.

Mai 1991

Signature d’un Traité d’amitié avec la Syrie, qui consacre le rôle prépondérant de Damas.

Octobre 1992

Le milliardaire Rafic Hariri est nommé Premier ministre. Élections législatives partiellement boycottées par les chrétiens (taux de participation de 20%).

18 avril 1996

À Qana dans le Sud-Liban, un camp des casques bleus de l’ONU accueillant des réfugiés libanais est bombardé par l’aviation israélienne. Le bilan est de 107 morts civils. Les réfugiés avaient fui leurs villages bombardés depuis le début du mois dans le cadre de l’opération « Raisins de la colère ». Le Premier ministre libanais Rafic Hariri mène une offensive diplomatique qui aboutit aux « accords d’avril » qui instaurent un comité de surveillance coprésidé par les Etats-Unis et la France, avec Israël, le Liban et la Syrie comme membres. Le comité obéit à la règle du consensus et ne dispose d’aucun moyen de coercition. L’accord impose notamment à tous les belligérants d’épargner les civils et de ne pas mener des attaques contre ou à partir de zones habitées.

Octobre 1998

Le parlement élit le commandant en chef de l’armée, Emile Lahoud, au poste de président de la République. Un mois plus tard, celui-ci évince Rafic Hariri du poste de Premier ministre et nomme Salim Hoss à sa place.

24 juin 1999

L’aviation israélienne bombarde des objectifs civils au Liban en représailles à des tirs de roquettes par le Hezbollah contre le nord d’Israël. Deux centrales électriques et cinq ponts sont détruits.

25 mai 2000

Libération du Sud-Liban. L’armée israélienne évacue ses positions. Les relations libano-israéliennes sont régies par la convention d’armistice de 1949. L’ONU trace la « ligne bleue » qui correspond à celle du retrait. Le gouvernement libanais réclame encore la libération des fermes de Chebaa conquises en 1967 par l’Etat hébreu en même temps que le plateau du Golan.

27 août-3 septembre 2000

Le résultat des élections législatives constitue un camouflet pour le Premier ministre Salim Hoss. Ce scrutin marque le retour au pouvoir de son prédécesseur, Rafic Hariri.

Juin 2001

Premier retrait partiel des troupes syriennes, qui sera suivi par plusieurs autres.
En vertu de l’accord de Taëf (1989) qui a mis fin à la guerre civile, l’armée syrienne aurait dû se retirer de Beyrouth et de ses banlieues vers la plaine de la Békaa en 1992.
23 victimes rescapées du massacre de Sabra et Chatila en 1982 déposent une plainte collective à Bruxelles contre Ariel Sharon pour crimes de guerre.

Août 2001

Vague d’arrestation de militants chrétiens anti-syriens, accusés de complot contre la sécurité du Liban.

Septembre 2001

Les mouvements chiites pro-syriens Amal et Hezbollah remportent la majorité des 115 municipalités lors des élections.

Novembre 2001

Les Etats-Unis rendent publique une liste de groupes terroristes incluant le Hezbollah et demandent à Beyrouth de geler les avoirs du mouvement islamiste. Le gouvernement libanais, qui considère le Hezbollah comme une organisation de résistance et non un groupe terroriste, rejette cette demande.

24 janvier 2002

L’ex-chef de guerre chrétien Elie Hobeika est tué dans un attentat à la voiture piégée près de Beyrouth. Il était considéré comme l’un des responsables des massacres de Sabra et Chatila.

2 septembre 2004

À l’initiative de Paris et Washington, adoption de la résolution 1559 visant implicitement la Syrie et appelant au désarmement des milices.

3 septembre 2004

Un amendement constitutionnel prolonge de trois ans le mandat de M. Émile Lahoud, selon un processus constitutionnel identique à celui qui avait prévalu pour le prolongement de trois ans du mandat de son prédécesseur Elias Hraoui.

1er octobre 2004

Attentat manqué contre le député et ministre démissionnaire Marwan Hamadé, blessé

20 octobre 2004

Démission de M. Hariri auquel succède Omar Karamé.

14 février 2005

Assassinat de Hariri. Rafic Hariri est tué à Beyrouth, dans un attentat à l’explosif qui fait 18 morts. Le lendemain, le Conseil de sécurité de l’Onu demande à Kofi Annan un rapport sur les circonstances de la mort de l’ancien Premier ministre et réclame le retrait des troupes syriennes du Liban. L’opposition accuse les régimes libanais et syrien. Le pays est depuis plongé dans une grave crise politique.

10 mars 2005

M. Karamé, qui avait démissionné fin février sous la pression de la rue, est de nouveau chargé de former un gouvernement.

3 avril 2005

Accord Syrie-Onu sur le retrait de toutes les troupes syriennes « au plus tard le 30 avril ».

7 avril 2005

La Syrie entame la dernière phase du retrait de ses troupes de l’est du Liban.

8 avril 2005

Le Conseil de sécurité de l’Onu adopte la résolution 1595 prévoyant une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri.

13 avril 2005

Omar Karamé représente sa démission après avoir échoué dans la formation d’un nouveau gouvernement.
M. Kabbani assume la présence d’un gouvernement transitoire qui supervise les premières élections législatives suivant le retrait syrien du Liban.
La consultation donne la majorité à une coalition pro-américaine formée autour de l’héritier politique de Rafic Hariri, son fils Saad Hariri et deux anciens chefs de guerre réconciliés Walid Joumblatt (druze) et Samir Geagea (maronite).

26 Avril 2005

Le départ des derniers soldats syriens marque la fin officielle de la présence de Damas au Liban

4 mai 2005

La justice annule les poursuites concernant trois chefs d’accusation contre le général Michel Aoun, ancien Premier ministre chrétien, exilé en France pendant quinze ans. Il rentre au Liban le 7 mai.

27 mai 2005

Le général Aoun annonce sa candidature aux élections législatives et remporte haut la main cette consultation devenant le premier dirigeant chrétien par l’ampleur de l’adhésion populaire à sa personne.

29 mai – 19 juin 2005

Élections législatives étalées sur quatre dimanches successifs; la coalition antisyrienne menée par Saad Hariri, le fils de l’ancien Premier ministre, remporte 72 des 128 sièges.

2 juin 2005

Le journaliste et opposant anti-syrien Samir Kassir est assassiné dans un attentat à la voiture piégée.

21 juin 2005

L’ancien chef du Parti communiste, Georges Hawi, proche de l’opposition antisyrienne, est tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth.

19 Juillet 2005

Fouad Siniora, ancien ministre des finances de Rafic Hariri, forme un nouveau cabinet incluant le Hezbollah.

1er septembre 2005

Sur suggestion du procureur désigné par l’ONU pour assister la justice libanaise, l’enquêteur allemand Detlev Mehlis, le procureur général libanais engage des poursuites judiciaires contre trois anciens officiers ainsi que le chef de la garde présidentielle libanaise liée, selon l’enquête, à l’assassinat de Rafic Hariri.

20 octobre 2005

Publication d’un rapport de la commission d’enquête de l’ONU, dirigée par le juge allemand Detlev Mehlis, pointe du doigt la Syrie.

12 décembre 2005

Le journaliste et député chrétien Gebrane Tuéni est tué dans l’explosion d’une voiture piégée.

26 janvier 2006

L’ONU envisage la création d’un «tribunal à caractère international» sur les attentats au Liban.

12 Juillet 2006

Israël lance une vaste offensive aérienne et maritime sur le Liban, après l’enlèvement à sa frontière de deux soldats et la mort de huit autres. L’opération a été revendiquée par le Hezbollah. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert rejette toute négociation avec le mouvement chiite, qui propose un échange des soldats contre des détenus. Israël bombarde Beyrouth et le Liban-Sud et cause de graves dommages aux infrastructures (ponts et ports). Le Hezbollah riposte par des tirs de roquette sur le nord d’Israël. Israël impose un blocus aérien et maritime au le Liban.

12 août 2006

Le Conseil de sécurité adopte la résolution 1701 appelant à la cessation des hostilités au Liban. Le Liban puis Israël approuvent la résolution. Le Hezbollah s’engage à cesser tout acte d’hostilité. La résolution prévoit de donner des moyens et des effectifs supplémentaires à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui aura pour mission d’épauler la force armée libanaise de 15 000 hommes que le gouvernement s’est engagé à déployer au Liban-Sud.

14 août 2006

Entrée en vigueur du cessez le feu entre Israël et le Hezbollah. En un mois, la guerre a fait près de 1200 morts et 900 000 déplacés au Liban; 150 morts et 400 000 déplacés en Israël.

17 août 2006

Début du déploiement de l’armée libanaise au Liban Sud.

25 août 2006

Les Européens s’engagent à fournir plus de 7 000 hommes à la Finul. La France qui annonce le déploiement de 2 000 soldats, le plus fort contingent, devra toutefois céder le commandement de la FINUL, en février 2007, à l’Italie, désormais premier partenaire commercial du Liban, devant la France.

7-8 septembre2006

Israël lève le blocus aérien puis maritime qu’il imposait au Liban depuis le début de la guerre, le 12 juillet.

1er octobre 2006

Les troupes israéliennes quittent les dernières positions qu’ils occupaient au Liban sud, à l’exception du village de Ghajar, à cheval sur la frontière libano-israélo-syrienne.

11 novembre 2006

Les ministres du Hezbollah et du mouvement Amal quittent le gouvernement après l’échec de la formation d’un gouvernement d’union nationale au sein duquel ils auraient disposé d’une minorité de blocage; celle-ci visait, selon les membres de la majorité, à empêcher la formation du Tribunal pénal international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Le cabinet approuve le projet du Tribunal spécial, en leur absence, le 13 novembre.

21 novembre 2006

Le Conseil de sécurité de l’ONU approuve le projet de création du Tribunal spécial pour le Liban. Pierre Gemayel, ministre de l’Industrie, est assassiné par balles à Beyrouth. Chrétien maronite, il était le fils de l’ancien président Amine Gemayel et le neveu de Béchir Gemayel, l’ancien chef pro-israélien des Forces libanaises, assassiné en septembre 1982.

Décembre 2006

Les chiites et les partisans du général chrétien Michel Aoun entament un sit-in près des bureaux du chef du gouvernement Fouad Siniora, dont ils réclament la démission.

Janvier 2007

L’opposition déclenche une grève générale qui dégénère en affrontements entre chiites et sunnites dans les quartiers musulmans de la capitale.

25 janvier 2007

Une quarantaine de pays et d’organisations internationales réunis en conférence à Paris promettent 7,6 milliards de dollars de soutien à l’économie libanaise. En contrepartie, le Liban devra engager des réformes économiques sur cinq ans pour enrayer la crise financière.

17 mai 2007

Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne déposent au Conseil de sécurité un projet de résolution pour la création d’un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri.

Fin mai 2007

Violents combats entre l’armée libanaise et le Fatah al-Islam, une milice islamiste retranchée dans un camp de réfugiés palestiniens à Tripoli, dans le Nord du pays.

25 septembre 2007

Convocation de la chambre des députés pour l’élection d’un nouveau président de la République libanaise, en remplacement de M. Émile Lahoud, dont le mandat expire le 22 Novembre.

Sources recoupées et réactualisées en date du 23 septembre 2007 par René Naba :

  • monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/region-liban-chrono
  • monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/a12323
  • lexpress.fr/info/monde/dossier/liban/dossier.asp?ida=420389
  • Polytechnique.fr : Numéro 41 – Deuxième quadrimestre 2005
  • polytechnique.fr/eleves/binets/xpassion/article.php?id=57

Comments


  • Bonjour! Je trouve votre site très intéressant mais c’est vraiment dur de comprendre cette guerre interminable au Liban. Notamment, quelles sont les motivations de la Syrie au Liban? Pourquoi a-t-elle été appelée à l’aide par les chrétiens en 76 contre la gauche et les palestiniens alors qu’elle était (si j’ai bien compris) dans le camp soviétique? Et pourquoi se retourne-t-elle en 78 en bombardant les chrétiens? Ensuite, qui sont les « intégristes » qu’elle écrase en 85? Des musulmans ou des chrétiens? Enfin, qu’est-ce qui la conduit finalement à s’allier aux chiites? Merci!

  • Bonjour Monsieur,

    C’est en effet dur à comprendre, mais surtout dur à vivre pour les Libanais. La comprehension du problème deviendra limpide quand vous partirez de cette idée bien simple que le Liban est le défouloir de tous les blocages du Moyen-orient; c’est d’ailleurs la fonction stratégique de tout « état-tampon ». Les etats ne se font pas la guerre directement, mais via le Liban , le plus petit pays de la zone, pour eviter un choc frontal par exemple entre la DSyrie et Israël qui verait l’implication de leurs parrains respectifs, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique.

    En 1976, les milices chrétiennes étaient en mauvaise posture et la Syrie isolée diplomatiquement du fait de la navette Kissinger, les tractations menées par le secrétaire d’etat américain de l’époque Henry Kissinger entre Israéliens et Egyptiens qui débouchèrent sur le traité de paix egypto-israélien de 1979.

    La Syrie a pris la défense des milices chrétiennes pour donner des gages aux Etats occidentaux en leur faisant savoir qu’elle était, elle aussi, soucieuse de respecter les minorités religieuses non musulmanes. C’est un signe de tolérance à double détente. Elle signifiait par la même occasion que la Syrie était aussi le rempart contre l’installation d’un pouvoir révolutionnaire à Beyrouth qui aurait favorisé une contagion révolutionnaire à l’ensemble du Moyen-Orien, y compris la zone pétrolière.

    La Syrie a ainsi aidé les milices chrétiennes à détruire le camp palestinien de Tall el Zaatar (banlieue est de Beyrouth), au terme d’un terrible siège de 60 jours marqué par un soutien massif de l’artillerie syrienne aux assauts répétés des miliciens chrétiens;

    En 1978, la donne a changé. La normalisation egypto-israélienne était en route. La Syrie se rapprochait de l’Iral, son rival traditionnel au niveau régional. Les deux pays gouvernés à l’époque par les deux ailes rivales du parti baas, s’employaient à mettre sur pied un front de refus à la diplomatie américaine et obtenait l’exlusion de l’Egyprte de la ligue arabe.

    Pour isoler l’Egypte, il fallait donc se reconcilier avec les Palestiniens et les progressistes libanais, ce que Damas avait commecné à faire dès le printemps 1978. Pour détourner la Syrie du front diplomatique anti-egyptien et témoigner de leur mécontentement à l’egard de la nouvelle tournure de la politique syrienne, les milices chrétiennes se livrèrent à une opération de diversion d’abord à Beyrouth puis à Zahlé, une localité chrétienne, en pleine zone musulmane. d’ou la réaction syrienne en les bombardant.

    En 1985, la Syrie avait du réprimer sévèrement trois ans plus tot, en 1982, dans la ville de Hama, un soulevement des frères muslmans, financés par l’Arabie Saoudite. Se présentant comme un etat laic, la Syrie ne pouvait tolérer la présence de gropuscules « intégristes » dans le pays voisin qui, le Liban qu’elle considère comme son prolongement stratégique. La Syrie, comme Israël, comme les Etats-Unis ou l’Arabie saoudite, pratiquent , en ce domaine, une vielle recette coloniale « diviser pour régner ». Les Libanais se prêtent volonteirs à ce jeu pour leur plus grand malheur.

    L’alliance avec les chiites, est une alliance stratégique résultant de son alliance avec l’Iran durant la prmeière guerre du golfe Irak-Iran (1979-21989), une alliance de revers destinée à affaiblir l’alliance en vigeur à l’épqoue entre l’Irak et les pétromonarchies proaméricaines du Golfe.

    J’espère avoir été aussi clair que la complexite du problème le permet.

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